vendredi 28 avril 2017
" De la rue aux urnes ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité" de ce jour !
Oui, plus que jamais, descendre
dans la rue le 1er mai. Parce que ce jour n’est pas celui du « travail »
comme l’on disait du temps de Pétain, dont le régime antisémite et
collaborationniste supprima les syndicats existants pour, dans l’esprit des « corporations »
fascisantes, abolir la distinction entre travailleurs et patrons, donc entre
exploités et exploiteurs. C’est contre ce type d’amalgame, alors porté à l’incandescence
d’un régime criminel et liberticide, que le mouvement ouvrier a conquis cette
journée internationale des travailleurs, fériée et chômée. Cette année, comme
le dit la CGT, elle sera placée sous le signe de l’appel : « En finir
avec les reculs sociaux qui font le terreau de l’extrême droite ! »
Oui, il faut faire barrage au
Front national sur le terrain social est crucial. Avant de lui porter un coup d’arrêt
dans les urnes, dimanche 7 mai. Parce que, franchement, qui peut penser que le
climat sera le même dans le pays, dans les entreprises comme dans les
quartiers, selon que Marine Le Pen sera renvoyée dans les cordes ou qu’elle
talonne un Emmanuel Macron ? Quelle est cette « France » qui
déferlerait avec celle qui pense que « les sociétés multiculturelles
deviennent multiconflictuelles » ou qui dénonçait l’immigration comme la « submersion
par un remplacement organisé de notre population » ? La même lime son
discours. Mais que « ordre », pour reprendre son slogan d’avant
premier tour, prônent-ils, elle et ses sbires racistes, haineux, violents ?
Plus haute elle sera dans les urnes, plus bâillonnée sera la voix du peuple
face aux tenants d’un libéralisme lui-même sans entrave.
Oui, tracer un signe d’équivalence
entre les deux derniers candidats en lice serait funeste pour toutes celles et
tous ceux qui agissent ensemble pour leurs droits et en conquérir de nouveaux. Dès
le 9 mai, plus largement battue sera Marine Le Pen, mieux serons-nous tous
placés pour poursuivre le combat contre les fauteurs de crise et régression
sociale, terreaux dont se nourrit la bête immonde.
jeudi 27 avril 2017
" Le masque ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !
Le spectacle hier des deux
finalistes se succédant chez Whirlpool pour se donner une image sociale était
propre à donner la nausée. Emmanuel Macron n’est pas le candidat des salariés. Dès
l’été, il entend faire passer par ordonnances la poursuite et l’amplification
de la loi travail et particulièrement l’inversion de la hiérarchie des normes. C’est
la dérégulation de Code du travail. Quelle protection pour les salariés face au
chantage à l’emploi, aux délocalisations, avec quel rapporte de forces ? Cela,
nous le savons comme nous savons, que s’il est élu, il faudra se battre contre
sa politique. Mais l’imposture du Front national a une autre dimension. Le capitalisme
n’a pas peur de Marine Le Pen. Depuis des décennies, en France, comme en
Europe, les extrêmes droites, en instillant les poisons racistes et
identitaires au sein des peuples, ont pour objet, disons-le de manière carrée,
de substituer aux luttes solidaires les conflits identitaires. La xénophobie,
le racisme, le « on est chez nous » des meetings du FN scandé comme une menace pour tout ce qui n’est
pas « nous » prennent la place dans les consciences de l’intelligence
des luttes à mener pour le progrès social. Le FN et Marine Le Pen n’ont plus
besoin des oripeaux et des emblèmes de feu les fascistes et des extrêmes
droites. Ce que l’on appelle la banalisation n’est rien d’autre que le masque
posé sur un projet politique, idéologique et social destructeur à l’échelle de
décennies.
La progression des extrêmes
droites et du FN n’est pas seulement due à la crise, elle ne se réduit pas aux
calculs sordides qui l’ont favorisée, à la bienveillance de trop de médias. C’est
un courant de fond porté non seulement par le FN, mais aussi par ces
intellectuels qui ont lutté contre tout ce qui pouvait rassembler les salariés
et les opprimés, et en premier lieu le PCF, pour se faires les hérauts et les
chantres de l’identité, les dénonciateurs de l’« idéologie » des
droits de l’homme, du « totalitarisme » de la gauche de
transformation. C’est cela, l’enjeu du vote contre le FN.
mercredi 26 avril 2017
Déclaration de Conseil national du PCF - 26 avril 2017
Le score de près de 20 % de notre candidat, Jean-Luc Mélenchon, constitue un événement
inédit, une forte espérance et un point d'appui dans le combat pour la transformation sociale
et écologiste.
Nous saluons tous les militant-e-s communistes, du Front de gauche, de la France insoumise,
les élu-e-s communistes et Front de gauche, les citoyen-ne-s qui se sont investi-e-s dans la
campagne de Jean-Luc Mélenchon. Ce résultat est le leur.
Dans les villes à direction communiste-Front de Gauche, le score de Jean-Luc Mélenchon est
supérieur à 30 %.
À 600 000 voix près, la gauche est éliminée au soir du 1er tour, la candidate de l'extrême
droite, Marine Le Pen, est qualifiée pour le second tour, 15 ans après le sinistre 21 avril 2002.
Face à elle, Emmanuel Macron, candidat du camp libéral : cette situation est lourde de
dangers pour la démocratie et de nouvelles régressions pour notre peuple !
Le Parti communiste français prend ses responsabilités devant le risque d'élection de Marine
Le Pen et appelle sans ambiguïté à la battre le 7 mai, en utilisant le seul bulletin qui lui sera
malheureusement opposé. Les communistes ont toujours combattu le Front national, ils et
elles refusent de participer à sa banalisation. Ils et elles ont mené, ces dernières semaines,
une campagne active et déterminée, pour mettre au jour, à travers le livre « FN l'imposture.
Droite le danger », les mensonges du FN, sa volonté d'utiliser les souffrances sociales pour
diviser les Français-e-s, mener le pays sur le chemin de la haine, du racisme et de la
xénophobie, faire reculer les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité.
L'imposture sociale et politique de Marine Le Pen, dans les tout premiers jours de la
campagne du deuxième tour prend une ampleur plus grande encore : elle prétend s'appuyer
sur le rejet légitime, dans l'électorat de gauche, dans l'électorat populaire, de ce qu'incarnent
Emmanuel Macron et son projet, pour détourner l'aspiration à plus de justice sociale vers son
objectif fondamental : instaurer plus de division pour mieux préserver les intérêts de la
finance.
Elle prétend s'appuyer sur l'aspiration à la souveraineté populaire et une Europe dégagée de
l'austérité pour la détourner et imposer, avec ses alliés européens d'extrême droite et néonazis,
une Europe de la concurrence entre nationalismes, basée sur la haine des peuples,
tournant le dos aux coopérations, aux valeurs de solidarité et de paix.
Nous ne prendrons jamais le risque de laisser entre les mains de l'extrême droite la gestion du
pays et du pouvoir d’État, les libertés publiques, la sécurité de notre territoire et celle du
monde.
Notre démarche n'est en aucun cas un soutien à la politique d'Emmanuel Macron : nous
l'avons combattu comme ministre, puis comme candidat, dans la rue, au Parlement. Son
projet aggravera les politiques néo-libérales.
Nous empêcherons Emmanuel Macron de faire du vote du second tour une adhésion à son
programme. Toutes les électrices et électeurs de la gauche de transformation sociale et
écologiste doivent pouvoir utiliser le bulletin à son nom dans le seul but qu'ils se fixent :
barrer la route à Marine Le Pen.
Vouloir donner à ce geste une autre signification, ne pas respecter ces femmes et ces
hommes, ne peut que favoriser Marine Le Pen.
Nous combattrons la mise en oeuvre du projet d'Emmanuel Macron, ses choix anti sociaux, sa
volonté d'une recomposition libérale profonde de notre société.
C'est dans cet esprit que nous serons dans la rue le 1er mai, aux côtés des organisations
syndicales et à partir du 8 mai dans toutes les mobilisations contre Macron, et en
l'empêchant d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.
Les communistes sont totalement mobilisé-e-s pour les élections législatives depuis plusieurs
mois, pour combattre l'extrême droite, la droite et les politiques libérales de Macron, ses
ami-e-s, ses soutiens.
Il faut donc construire dès maintenant le maximum de victoires législatives les 11 et 18 juin
prochains pour les forces de gauche de transformation sociale et écologique.
C'est possible si chacune de ces forces convergent pour construire une représentation
nationale à la hauteur du vote et des attentes de rassemblement exprimés par les électeurs et
électrices de gauche.
Uni-e-s, nous pourrons obtenir des dizaines de député-e-s pour former une force combative,
porteuse de la colère populaire à l'Assemblée nationale, pour mener une lutte sans merci
contre la finance, pour l'égalité réelle, et pour l'Humain d'abord.
Divisé-e-s, nous risquons à l'inverse l'élection de député-e-s porteurs-euses des choix
inédit, une forte espérance et un point d'appui dans le combat pour la transformation sociale
et écologiste.
Nous saluons tous les militant-e-s communistes, du Front de gauche, de la France insoumise,
les élu-e-s communistes et Front de gauche, les citoyen-ne-s qui se sont investi-e-s dans la
campagne de Jean-Luc Mélenchon. Ce résultat est le leur.
Dans les villes à direction communiste-Front de Gauche, le score de Jean-Luc Mélenchon est
supérieur à 30 %.
À 600 000 voix près, la gauche est éliminée au soir du 1er tour, la candidate de l'extrême
droite, Marine Le Pen, est qualifiée pour le second tour, 15 ans après le sinistre 21 avril 2002.
Face à elle, Emmanuel Macron, candidat du camp libéral : cette situation est lourde de
dangers pour la démocratie et de nouvelles régressions pour notre peuple !
Le Parti communiste français prend ses responsabilités devant le risque d'élection de Marine
Le Pen et appelle sans ambiguïté à la battre le 7 mai, en utilisant le seul bulletin qui lui sera
malheureusement opposé. Les communistes ont toujours combattu le Front national, ils et
elles refusent de participer à sa banalisation. Ils et elles ont mené, ces dernières semaines,
une campagne active et déterminée, pour mettre au jour, à travers le livre « FN l'imposture.
Droite le danger », les mensonges du FN, sa volonté d'utiliser les souffrances sociales pour
diviser les Français-e-s, mener le pays sur le chemin de la haine, du racisme et de la
xénophobie, faire reculer les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité.
L'imposture sociale et politique de Marine Le Pen, dans les tout premiers jours de la
campagne du deuxième tour prend une ampleur plus grande encore : elle prétend s'appuyer
sur le rejet légitime, dans l'électorat de gauche, dans l'électorat populaire, de ce qu'incarnent
Emmanuel Macron et son projet, pour détourner l'aspiration à plus de justice sociale vers son
objectif fondamental : instaurer plus de division pour mieux préserver les intérêts de la
finance.
Elle prétend s'appuyer sur l'aspiration à la souveraineté populaire et une Europe dégagée de
l'austérité pour la détourner et imposer, avec ses alliés européens d'extrême droite et néonazis,
une Europe de la concurrence entre nationalismes, basée sur la haine des peuples,
tournant le dos aux coopérations, aux valeurs de solidarité et de paix.
Nous ne prendrons jamais le risque de laisser entre les mains de l'extrême droite la gestion du
pays et du pouvoir d’État, les libertés publiques, la sécurité de notre territoire et celle du
monde.
Notre démarche n'est en aucun cas un soutien à la politique d'Emmanuel Macron : nous
l'avons combattu comme ministre, puis comme candidat, dans la rue, au Parlement. Son
projet aggravera les politiques néo-libérales.
Nous empêcherons Emmanuel Macron de faire du vote du second tour une adhésion à son
programme. Toutes les électrices et électeurs de la gauche de transformation sociale et
écologiste doivent pouvoir utiliser le bulletin à son nom dans le seul but qu'ils se fixent :
barrer la route à Marine Le Pen.
Vouloir donner à ce geste une autre signification, ne pas respecter ces femmes et ces
hommes, ne peut que favoriser Marine Le Pen.
Nous combattrons la mise en oeuvre du projet d'Emmanuel Macron, ses choix anti sociaux, sa
volonté d'une recomposition libérale profonde de notre société.
C'est dans cet esprit que nous serons dans la rue le 1er mai, aux côtés des organisations
syndicales et à partir du 8 mai dans toutes les mobilisations contre Macron, et en
l'empêchant d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.
Les communistes sont totalement mobilisé-e-s pour les élections législatives depuis plusieurs
mois, pour combattre l'extrême droite, la droite et les politiques libérales de Macron, ses
ami-e-s, ses soutiens.
Il faut donc construire dès maintenant le maximum de victoires législatives les 11 et 18 juin
prochains pour les forces de gauche de transformation sociale et écologique.
C'est possible si chacune de ces forces convergent pour construire une représentation
nationale à la hauteur du vote et des attentes de rassemblement exprimés par les électeurs et
électrices de gauche.
Uni-e-s, nous pourrons obtenir des dizaines de député-e-s pour former une force combative,
porteuse de la colère populaire à l'Assemblée nationale, pour mener une lutte sans merci
contre la finance, pour l'égalité réelle, et pour l'Humain d'abord.
Divisé-e-s, nous risquons à l'inverse l'élection de député-e-s porteurs-euses des choix
" Les fausses assurances du 7 mai ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !
« Marine Le Pen ne peut pas
gagner la présidentielle, tous les sondages le montrent. Ils ne se sont pas
trompés au premier tour. À quoi bon, alors, user ma voix en la donnant à
Emmanuel Macron ? ». Chacun a rencontré, depuis dimanche, des électeurs
de gauche déchirés à l’idée de cautionner malgré eux le candidat adoubé par la
finance, cherchant à se convaincre que leur abstention suffira à écarter la
menace Le Pen. Examinons la question froidement. Une victoire du FN est-elle
totalement exclue ? Elle l’est autant que celle de Donald Trump aux
Etats-Unis, celle du Brexit au Royaume –Uni…et que l’accession de Le Pen père
au second tour de l’élection présidentielle, un certain 21 avril 2002. les
sondages ne se sont pas trompés, dimanche ? C’est faux. La plupart
prévoyaient une abstention plus proche de celle de 2002 (28,4%) que de 2012
(20,5%). Elle s’est élevée à 22,2%. Conséquence, la candidate du FN a fini en
dessous (21,3%) des estimations antérieures les moins favorables (22-24%)
Les sondages se sont donc trompés
deux fois. Or, ces pronostics que le sursaut de participation a fait mentir
dans un sens, l’abstention peut les faire mentir dans l’autre sens., le 7 mai. Aucun
sondage ne pourra prémunir contre l’excès de confiance des électeurs décidant
contre toute attente – en particulier celle des sondeurs – de bouder les urnes.
Mais l’enjeu le 7 mai n’est pas
seulement d’empêcher une victoire de Le Pen. Il est d’enrayer sa progression d’un
scrutin à l’autre. Nombre d’électeurs, même parmi ceux qui lui sont le plus
hostiles, se sont désormais « habitués » à un FN à 20-25%. À mesure que le danger avance la
conscience de celui-ci recule : c’est cela la banalisation. Si, le 7 mai
Marine Le Pen réunit 30, 35, voire plus de 40% des voix, un nouveau palier aura
été franchi. Au risque de conforter l’extrême droite aux législatives et d’étouffer
toute autre opposition à Emmanuel Macron. Un comble, au moment où la gauche
vient de relever magnifiquement la tête avec Jean-Luc Mélenchon.
mardi 25 avril 2017
" Appel de Pierre Laurent aux forces de gauche : Ne perdons plus de temps "
Je vous remercie de votre présence à cette heure inhabituelle pour une conférence de presse, mais j'étais ce matin à l'hommage rendu par la Nation à Xavier JUGELE, policier tué dans l'exercice de ses fonctions le 20 avril.
Je renouvelle ici, à sa famille, son compagnon, ses proches, ses collègues et aux forces de l'ordre, mes sincères condoléances et toute la solidarité des communistes français.
En opposant la candidate de l'extrême droite, Marine Le Pen, au candidat libéral que se sont choisi les milieux financiers, Emmanuel Macron, le second tour de l'élection présidentielle ouvre la porte à de très graves dangers pour notre pays. Le débat qui se met déjà en place pour le second tour vise à museler les idées et les forces nouvelles qui se sont levées à gauche.
En même temps, le score réalisé par notre candidat Jean-Luc Mélenchon a levé un potentiel considérable de résistance et de reconstruction d'une espérance de gauche nouvelle. Celle-ci est porteuse d'un nouveau projet émancipateur, articulant démocratie, progrès social et écologique pour la société. Il ne vous aura pas échappé que dans les villes à direction communiste - Front de Gauche, le score de Jean-Luc Mélenchon est supérieur de 11 points à la moyenne nationale (30, 6%).
Aujourd'hui, il faut faire face aux dangers qui se présentent en nous appuyant sur ces idées et ces forces et en leur ouvrant de nouvelles perspectives de luttes, de conquêtes politiques et de représentation politique nationale.
Le Parti communiste appelle dans un seul et même mouvement à battre le plus largement possible Marine Le Pen le 7 mai, lors du second tour de l'élection présidentielle et à construire, dès le lendemain, des victoires aux élections législatives dans le maximum de circonscriptions pour pouvoir combattre résolument les choix libéraux d'Emmanuel Macron comme les forces ultra-réactionnaires de l'extrême droite et de la droite.
Nous avons toujours combattu le Front national et jamais participé à sa banalisation.
Notre appel à faire barrage à Marine Le Pen, en utilisant le seul bulletin qui lui sera malheureusement opposé, est net et sans détour. Nous ne laisserons pas toutes les rênes de l’État et les immenses pouvoirs que confèrent la Ve République au Président dans les mains de la candidate de l'extrême droite. Avec elle, la République, nos principes de liberté, d'égalité et de fraternité, la démocratie et la sécurité de notre territoire comme celle du monde seraient mis en danger. Nous prenons toutes nos responsabilités car le risque de son élection ne peut être écarté.
Nous n'avons pas voulu la configuration du second tour, mais comment l'ignorer ? Notre choix n'est en aucun cas un soutien à la politique d'Emmanuel Macron : nous l'avons combattu comme ministre, puis comme candidat, dans la rue, à l'Assemblée nationale, dans les urnes. Nous combattrons demain tous ses choix anti-sociaux, favorables à la loi de l'argent.
Nous ferons donc barrage à Marine Le Pen les yeux ouverts sur la suite.
Il est d'ailleurs totalement irresponsable de la part d'Emmanuel Macron, face au danger qui menace, de chercher à faire du vote du second tour une adhésion à son programme. Nous ne tomberons pas dans ce piège. C'est dans cet esprit, lucides et clairvoyants, que nous mobiliserons pour le 7 mai et que nous serons dans la rue le 1er mai, aux côtés des organisations syndicales.
Au-delà du second tour, il faut construire dès maintenant le maximum de victoires législatives les 11 et 18 juin prochains pour les forces de gauche nouvelles qui se sont levées le 23 avril.
Alors que les droites sont unies et en ordre de bataille pour les élections législatives, que le Front national veut élargir sa représentation nationale, fort du succès et du résultat de Jean-Luc Mélenchon, c'est à nous, Parti communiste, France insoumise, Ensemble !, forces du Front de gauche, de créer les conditions de ces victoires, pour une gauche de résistance et de combat forte à l'Assemblée nationale comme dans le pays, en élisant le maximum de députés prêts à défendre la jeunesse, le monde du travail, les quartiers populaires.
A l'expérience, les citoyen-nes de notre pays savent que ce sont les député-es communistes et Front de gauche qui ont été les adversaires les plus déterminés du ministre Macron et de la loi El Khomri. Ce sont des député-es qui sont restés fidèles aux engagements pris devant leurs électrices et électeurs. Des députés honnêtes et intègres qui ont préservé une gauche debout.
Dans 212 circonscriptions, la totalité des voix de gauche et écologistes qui se sont portées sur les candidatures de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et des candidats d'extrême gauche ont déjà devancé le 23 avril Emmanuel Macron, Marine Le Pen et la droite.
Ensemble, nous pouvons gagner ces circonscriptions.
Et dans de nombreuses autres, avec de nouveaux progrès qui sont possibles d'ici le 11 juin, d'autres conquêtes sont possibles.
Dans 210 circonscriptions, ce sont des candidats du FN qui menacent d'être élus, et nous devons prendre des initiatives inédites pour empêcher leur élection.
Les élections législatives seront donc cruciales. La reconquête engagée le 23 avril peut donc se poursuivre à une condition : que les forces qui ont permis ensemble le score de Jean-Luc Mélenchon envoient très vite un signal fort de mise en commun de leurs forces dans cette nouvelle bataille.
C'est l'appel que je lance, notamment à la France insoumise, dont je ne comprends pas le silence à nos appels pour une discussion commune sur les législatives depuis dimanche, mais aussi à toutes les forces de gauche qui sont prêtes à s'en saisir.
Le temps presse.
Si nous sommes ensemble, la victoire est possible dans des dizaines et des dizaines de circonscriptions. Divisés, nous en gagnerons seulement une poignée. Et chaque circonscription qui sera perdue sera alors gagnée par l'extrême-droite, la droite ou les libéraux d'Emmanuel Macron. Nous n'avons pas le droit de prendre ce risque et de gâcher le résultat obtenu le 23 avril.
Nous en appelons à la responsabilité face à une concurrence qui s'avérerait mortifère. C'est la proposition que l'exécutif national du PCF fera demain au Conseil national.
En mettant nos énergies en commun, toutes les forces qui ont contribué au résultat de Jean-Luc Mélenchon et qui auront à travailler ensemble demain peuvent être bien représentées. Les communistes, notamment dans les circonscriptions où ils sont sortants et où leurs positions sont fortes, sont les mieux placés pour conduire cette bataille. Partout le PCF présente et soutient une nouvelle génération de candidat-e-s : 65 % n'ont aucun mandat électif, 85 % sont issus du monde syndical, associatif, infirmières, cheminots, ouvriers, agricultrices, avocates, enseignants, habitants de quartiers populaires.
Ailleurs, c'est France insoumise ou une autre force, qui peut conduire ce combat. Nous sommes pour une entente qui respecte chacun et qui fasse gagner tout le monde.
Je le répète en concluant : ne perdons plus de temps.
" Au nom de la gauche ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !
Ainsi donc, il aura manqué un peu
plus de 600.000 voix pour que Jean-Luc Mélenchon se qualifie. C’est à la fois
beaucoup…et si peu. Si peu, oui, qu’une légitime rage continue de marteler nos
cerveaux, tant les quelques pas, ceux qui ont manqué pour renverser l’Histoire,
se trouvaient là, juste devant nous. L’occasion manquée nous laisse d’intimes
et profonds regrets. Tâchons néanmoins
de dépasser le seuil de l’amertume, jamais bénéfique par grand vent.car le
résultat de Jean-Luc Mélenchon ouvre une nouvelle page dans l’histoire de la
gauche. Il remet les points sur les « I ». Pour l’heure, l’hégémonie
du PS n’est plus d’actualité.et, pour la première fois depuis 1969 et les 21,4%
du communiste Jacques Duclos, le centre de gravité redevient le pôle de
transformation sociale de la société. À regarder attentivement la carte
électorale, le paysage à gauche n’est plus le même. Dans les quartiers populaires,
dans un nombre considérable de villes, grandes ou moyennes, sans parler chez
las jeunes, le peuple du progrès a retrouvé de la conviction et de l’utilité.
Bien sûr, il ya le 7 mai…Il nous faudra, hélas mais sans trop
d’hésitation, donner un nouveau coup d’arrêt à la progression – ininterrompue –
du Front national et de sa chefaillonne.
Et après ? Ne tournons pas autour du pot. Comme prévu, une vaste
recomposition s’avance déjà. Elle nous concerne. Nous entrons dans une nouvelle
séquence, incertaine, mais passionnante, d’autant que rien n’atténuera ni cette
crise politique et sociale qui, l’une après l’autre, asservissent les esprits. Le
score de Jean-Luc Mélenchon n’a pas suffit, certes, mais il s’avère assez
remarquable. Il démontre que la vraie gauche n’est pas morte. Et que son
dynamisme porte loin, précisément quand elle est vraiment de gauche. Ce moment
historique doit se poursuivre : faisons fructifier l’élan, accélérons
cette formidable germination, bref, créons vite les conditions d’y réfléchir
sérieusement. Notre gauche, large et rassemblée, a tous les atouts pour
préparer l’avenir. Elle seule concentre toutes les oppositions véritables. Elle
est à la fois antilibérale, anticapitaliste et antinationaliste. Ce sont des
promesses pour la suite. À une condition : Au travail ! Au nom de la
gauche.
lundi 24 avril 2017
PRESIDENTIELLES 2017 - Déclaration du Parti Communiste de Romainville + les résultats
DECLARATION DU PARTI COMMUNISTE DE ROMAINVILLE
Ce résultat exprime la force de vous tous qui voulez voir émerger une nouvelle force politique, porteuse de transformation sociale, de justice et d’égalité, de renouveau démocratique et de transition écologique.
Si nous sommes fiers de ce résultat nous n'en sommes pas moins inquiets au vu du second tour qui se profile Pour autant, ces résultats encourageants ne doivent pas masquer une autre réalité extrêmement grave.
Le second tour de l'élection présidentielle opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen. L'extrême droite raciste, xénophobe, prônant une société de haine et du tous contre tous face au candidat de la finance et de l'ultra libéralisme débridé, en prolongement des politiques de Sarkozy et Hollande. Nous ne nous reconnaissons dans aucun de ces deux candidats.
Mais pour les communistes, rien n'est plus important que d'empêcher l'extrême droite, actrice des heures les plus sombres de notre histoire, d'accéder au pouvoir. Aussi d’une main nous ferons barrage à Marine Le Pen en utilisant, sans illusion, le seul bulletin à disposition. Et de l’autre main, nous reprendrons le combat contre les politiques d'austérité, qui conduisent aux désastres actuels.
Plus que jamais, le rassemblement est nécessaire, continuons d’agir pour un autre avenir!
Nous appelons à faire du 1er mai une grande journée de mobilisation sociale. Comme chaque année, nous serons dans les cortèges des organisations syndicales, avec les femmes et les hommes qui veulent faire de cette journée un moment de lutte contre l’extrême droite, pour la paix, la démocratie et le progrès social.
Dans les semaines qui viennent, il s'agit de tout faire pour que l'ampleur du score obtenu par Jean-Luc MELENCHON se retrouve à l'assemblée nationale avec l'élection de nombreux députés fidèles aux intérêts populaires et qui résisterons aux politiques antisociales.
Les élections législatives auront lieu dans un mois et demi, les 11 et 18 juin. Il faut élire une députée qui exprime cette force, C'est tout le sens de la candidature de Sofia DAUVERGNE.
PCF Romainville
Brigitte Moranne
" Un vrai barrage ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Non, cette campagne n’a pas été « folle ».
Elle a débuté et s’est conclue par la mise à l’écart de tous ceux qui, durant les dix dernières années, sont
responsables des difficultés que vivent les Français. Premier épisode, Nicolas
Sarkozy est sèchement recalé. Au deuxième, François Hollande, plombé par ses
reniements et un bilan désastreux, ne peut même plus se présenter. Son second,
Manuel Valls, est battu sans conteste lors de la primaire socialiste et s’abîme
dans les trahisons à répétition. Le dernier acte de ce big bang politique s’est
joué hier soir avec l’élimination de François Fillon sous l’effet conjugué des
affaires, d’un programme sauvagement austéritaire et des tristes souvenirs de
son passage à Matignon. Il a perdu l’élection que la droite jugeait imperdable.
Sur la scène du second tour, les deux formations qui avaient monopolisé le
pouvoir, LR et le PS, viennent d’être dégagées et entrent en décomposition. La bipolarisation
qu’elles voulaient instituer vient de périr sous nos yeux. Avec esprit de
suite, les Français ont montré leur colère, leurs recherches d’autres voies et
se sont massivement rendus aux urnes. Ils ont passionnément parlé politique,
ont hésité entre les scénarios et cherché qui leur permettait de changer de
cap.
Ainsi s’explique la formidable
percée de Jean-Luc Mélenchon, particulièrement marquée dans les villes
communistes où il arrive généralement et tête de tous les candidats. Elle ne
lui permet pas d’être au second tour mais elle ancre la gauche – que les
abjurations hollandaises auraient pu condamner à mort – sur sa face
antilibérale. Ce vote sera fécond pour l’avenir. Bien sûr, le total de la
gauche, tous candidats additionnés, est historiquement faible, mais combien de
ceux qui se sentent le cœur de ce côté-là ont-ils été abusés par le double –
voire triple – langage d’Emmanuel Macron qui ont cru par une habileté tactique
ainsi barrer la route à Fillon et, pire, encore à Le Pen ? Ils seront
nombreux à déchanter et à retrouver au fil des années leurs engagements
électoraux.
Aujourd’hui, la priorité est sans
hésitation de battre Marine Le Pen et son programme qui charrie la haine, la
division des habitants de ce pays, les discriminations, la guerre contre les
syndicats, la mise au pas de la culture, le mépris de la République…Le Front
national a prospéré sur les plaies causées par le libéralisme ou la crise
politique et a gagné un million de voix depuis la dernière élection
présidentielle. Lui barrer la route est un impératif dans treize jours. Mais le
combat devra se poursuivre en élisant des députés capables de résister à la
vague libérale et aux ravages dont se nourrit le FN. Et, demain, dans les
luttes du quotidien. Là sera le vrai barrage.
dimanche 23 avril 2017
Déclaration de Pierre Laurent - 1er tour de l'élection présidentielle - 23 avril 2017
Le second tour de l'élection présidentielle opposera la candidate de l’extrême-droite raciste et xénophobe, Marine Le Pen, à Emmanuel Macron, candidat que les milieux financiers se sont choisi pour amplifier les politiques libérales dont notre pays souffre depuis 40 ans.
C'est une situation extrêmement grave pour notre pays. L'extrême-droit est au second tour et la gauche est éliminée. Pourtant, pour la première fois depuis des décennies, des millions de
citoyen-e-s, qui aspirent à la transformation sociale, ont presque réussi à hisser leur candidat Jean-Luc Mélenchon au second tour. Tous ceux qui ont été trahis par les politiques menées par Hollande et Valls et se sont mobilisés pour la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour éprouvent ce soir des sentiments mêlés et contradictoires. A l'heure où nous nous exprimons et au vu des premiers résultats à notre disposition, nous leur disons que les près de 20 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon lèvent un espoir nouveau pour l'avenir, pour réinventer la gauche nouvelle qu’attend notre pays, pour déverrouiller le système politique et la démocratie. C'est un score remarquable et inédit pour un candidat de transformation sociale depuis 1981.
citoyen-e-s, qui aspirent à la transformation sociale, ont presque réussi à hisser leur candidat Jean-Luc Mélenchon au second tour. Tous ceux qui ont été trahis par les politiques menées par Hollande et Valls et se sont mobilisés pour la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour éprouvent ce soir des sentiments mêlés et contradictoires. A l'heure où nous nous exprimons et au vu des premiers résultats à notre disposition, nous leur disons que les près de 20 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon lèvent un espoir nouveau pour l'avenir, pour réinventer la gauche nouvelle qu’attend notre pays, pour déverrouiller le système politique et la démocratie. C'est un score remarquable et inédit pour un candidat de transformation sociale depuis 1981.
Le combat continue pour ces millions de jeunes, de femmes et d’hommes qui aspirent à une nouvelle société débarrassée des logiques de rentabilité, à une véritable politique de gauche, de justice et de progrès social tournant le dos à l’austérité, au chômage et à la précarité.
Nous entrons dans une période totalement nouvelle et inédite de l’histoire politique de notre pays. Même si elle est dévoyée par les pièges de la présidentialisation, la secousse est forte : les deux partis, le Parti socialiste et les Républicains, qui ont dominé la vie politique française depuis 40 ans, sont éliminés au soir du premier tour.
L’aspiration au changement, à un nouveau choix de société, continuera de pousser inexorablement. La mobilisation de la jeunesse et des quartiers populaires est une promesse pour l'avenir.
C'est pour nous la leçon essentielle de cette campagne : rien n’est plus urgent que de continuer à ouvrir à ces nouvelles aspirations, à une véritable démocratie citoyenne, les voies de leur rassemblement pour construire une nouvelle République sociale, écologique, solidaire, respectueuse de la diversité et des attentes de notre peuple.
Ce combat, le Parti communiste entend le poursuivre avec toutes les forces politiques, sociales et citoyennes disponibles. Nous avons des atouts inédits pour cela.
Nous saluons la campagne de Jean-Luc Mélenchon, tous les militants communistes, du Front de gauche, de la France insoumise, les élus communistes et Front de Gauche, les citoyens qui s'y sont investis et qui ont voté. Ce résultat est le leur.
L’engagement de notre parti, de ses militantes et militants, des élu-e-s communistes et républicains dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon a permis des rassemblements prometteurs. Jean-Luc Mélenchon obtient de très bons résultats dans les villes, les cantons, les circonscriptions où le Parti communiste est bien implanté et dispose d'un réseau important de militant-e-s et d'élu-e-s .
Le résultat de Jean-Luc Mélenchon marque un désir profond de changement vers plus d'honnêteté en politique, de justice sociale, de solidarité, de démocratie réelle, de paix et de respect de l'environnement.
C'est une nouvelle page de la gauche française qui a commencé à s’écrire dans cette campagne. La gauche change d’époque. Le Parti communiste est totalement investi dans cette réinvention, avec son projet, La France en commun, et entièrement tourné vers les défis du XXIè siècle.
Dans l'immédiat, conscients des immenses batailles qui sont à venir et des responsabilités qui incombent à notre parti, nous appelons le 7 mai, lors du second tour de l'élection présidentielle, à barrer la route de la Présidence de la République à Marine Le Pen, à son clan et à la menace que constitue le Front national pour la démocratie, la République et la paix, en utilisant le seul bulletin de vote qui lui sera malheureusement opposé pour le faire.
Marine Le Pen veut une société de haine, du rejet de l'autre, du racisme et de la xénophobie, une société qui divisera ceux qui ont des intérêts communs au profit de son clan et des puissances d’argent, qui substituera aux principes fondamentaux d’égalité et de fraternité dans la République des principes de discrimination entre Français, entre ceux qui vivent et travaillent dans notre pays selon leur origine et leur nationalité. Nous n’en voulons pas.
Marine Le Pen veut un monde dangereux où toutes les aventures guerrières deviendraient possibles, où toutes les rivalités nationalistes seraient encouragées. Avec Donald Trump, Vladimir Poutine, Bachar El Assad, et les extrêmes droites européennes comme alliés, elle menacerait la sécurité du monde si elle présidait la France, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous ne le voulons pas.
Nous avons le devoir, pour aujourd’hui comme pour les générations futures, d'empêcher son accession à la Présidence de la République, qui signifierait la prise en main par l'extrême-droite de tous les instruments d’État.
Notre appel pour le 7 mai n’est évidemment en aucun cas un soutien au programme libéral anti-social d’Emmanuel Macron, que nous avons combattu quand il était ministre et que nous combattrons demain sans concession, chaque fois qu’il portera atteinte au monde du travail, à ses droits, à nos services publics.
Nous appelons, dans le respect des appels qui seront lancés le 1er mai par les organisations syndicales, à faire de cette grande journée sociale du 1er mai un moment de lutte et de mobilisation sociale contre l’extrême-droite, pour la paix, la démocratie et le progrès social.
Face à un tel second tour de l’élection présidentielle, les élections législatives des 11 et 18 juin prennent désormais une importance cruciale. Les citoyen-nes qui ont porté à un haut niveau l'élan de la transformation sociale avec le vote pour Jean-Luc Mélenchon, doivent maintenant transformer l'essai lors des prochaines élections législatives. L'Assemblée nationale peut devenir un contre-pouvoir à la politique qui sera conduite à la suite du résultat du second tour de l'élection présidentielle le 7 mai prochain.
Fort du résultat obtenu ce dimanche, nous pouvons élire un grand nombre de députés honnêtes, proches de vous, fidèles aux intérêts populaires, comme l’ont été les députés communistes pendant 5 ans, notamment contre les lois Macron ou El Khomri. Des députés qui résisteront à la droite et à l’extrême-droite, qui ne s’allieront pas avec les députés macronistes pour voter des lois anti-sociales. Des députés porteurs de résistance et d'espoir face aux appétits de la finance et contre la haine et les divisions.
Les communistes sont déjà pleinement investis dans cette bataille législative que nous savions essentielle depuis le premier jour, à l’égal de l’élection présidentielle. Le PCF présente et soutient une nouvelle génération de candidat-e-s à parité pour faire entrer le peuple à l’Assemblée nationale.
Dès ce soir, et dans les quarante-huit heures qui viennent, le Parti communiste appelle les forces de gauche et de progrès, les équipes de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise, toutes les forces engagées dans la campagne, celles de Benoît Hamon, des socialistes et des écologistes, des femmes et des hommes désireux de reconstruire une gauche de combat et de transformation sociale et à se réunir, à débattre publiquement et préparer ensemble les échéances décisives à venir, celles du second tour de l'élection présidentielle, du 1ermai, et celles des élections législatives des 11 et 18 juin.
Pour sa part, le PCF s’engage sans attendre dans toutes ces mobilisations.
vendredi 21 avril 2017
Pierre Laurent : " la qualification de Jean-Luc Mélenchon est possible. Elle ouvre un espoir considérable " !
À deux jours du premier tour de l’élection
présidentielle, le secrétaire national du PCF appelle à convaincre les derniers
indécis et à transformer l’espoir né de cette dynamique en majorité politique.
La qualification pour le second
tour de Jean-Luc Mélenchon, soutenu par le PCF, semble à portée de main. Quel message
voulez-vous envoyer dans la dernière ligne droite ?
PIERRE LAURENT : Cette qualification
est possible. Elle ouvre un espoir considérable. Pour les électeurs, le choix
entre les quatre candidats, donnés au coude – à coude dimanche – est extrêmement
clair. François Fillon représente une droite brutale et violemment antisociale.
Marine Le Pen a montré que, non
seulement le Front national n’a pas changé, mais qu’il est bien resté ce
parti raciste et xénophobe, dangereux pour la paix, toujours prêt à diviser le
peuple français. Quant à Emmanuel Macron, au fil de la campagne, l’opération de
communication autour de sa personne s’est peu à peu évanouie pour laisser paraître
le fond de son programme libéral, d’ubérisation de la société. La seule
possibilité d’ouvrir un chemin de progrès qui corresponde aux énormes attentes
sociales et démocratiques du pays, c’est le vote Jean-Luc Mélenchon. Beaucoup de
ceux qui restent indécis peuvent être convaincus dans les heures qui viennent.
J’appelle tous les communistes,
tous ceux qui se sont investis dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon à parler
autour d’eux, avec leurs collègues, amis, famille ou voisins pour les
convaincre du chemin d’espoir que constituerait son accession au second tour. Je
l’ai senti sur le terrain partout où je suis allé, la France a besoin d’urgence,
d’une relance sociale, d’un nouveau modèle de développement écologique, d’une industrialisation
qui s’appuie sur la relance des services publics, mais aussi d’un profond
renouvellement démocratique. Elle aspire à se faire entendre fortement en
Europe et dans le monde pour porter la voix de la paix. Ce sera le cas avec le
vote pour Jean-Luc Mélenchon.
Les communistes mènent de front
les campagnes présidentielles et législatives depuis plusieurs mois. Avez-vous
été surpris par l’ampleur de cette dynamique de fin de campagne ?
PIERRE LAURENT : L’élan qui
s’est manifesté ces dernières semaines autour de la candidature de Jean-Luc
Mélenchon traduit une nouvelle fois, après les mobilisations conte la loi El
Khomri l’an dernier notamment, qu’une majorité existe dans notre pays en faveur
de changements très profonds. J’ai
parcouru un département par jour ces dernières semaines et constaté depuis l’élan
donné par la marche du 18 mars à la Bastille, une dynamique grandissante. La montée
en puissance de l’engagement des communistes a été manifeste. La dynamique
médiatique et numérique additionnée à l’impressionnant travail militant déployé
sur le terrain, peut donner des résultats importants. Et j’en prends le pari :
dans les circonscriptions où les communistes ont une forte implantation, où ils
dirigent des villes, le vote Mélenchon sera en tête.
Que révèle selon vous, la
violence des attaques venues de la droite et du grand patronat, notamment à l’égard
des communistes ?
PIERRE LAURENT : Elle
démontre qu’ils sont prêts à tout pour défendre leurs privilèges. Depuis le
référendum sur la constitution européenne de 2005, les politiques libérales, qui
n’ont plus de majorité dans ce pays, sont imposées par l’autoritarisme, la
trahison, des promesses, les discours mensongers trahis par les actes. Les citoyens
ne supportent plus cette confiscation démocratique. L’agressivité de la droite
montre que, si elle revenait au pouvoir, elle deviendrait plus autoritaire
encore. Fillon et Macron revendiquent même haut et fort, et c’est inédit, la
possibilité de gouverner par 49-3 et même par ordonnances. Ces charges
grossières révèlent aussi le caractère ringard et ultraconservateur de toutes
ces forces de droite. Qu’elles se présentent sous une forme la plus
réactionnaire avec Fillon ou sous le vernis de la modernité avec Macron, elles
s’accrochent à un modèle de mondialisation capitaliste qui n’est plus capable d’apporter
des réponses aux grands défis du développement de l’humanité. Le temps est venu
d’inventer une autre voie, sociale, solidaire, écologique, dans laquelle les
citoyens reprennent réellement le pouvoir. Si la droite est si violente, c’est
qu’elle prend conscience de cette poussée, qui existe en France et dans d’autres
pays du monde. Ils ne supportent pas que l’idée du commun, qui est le sens du
projet communiste depuis toujours, gagne du terrain. Car, au fond, le monde
prend conscience que, pour relever les défis sociaux et écologiques, il faudra
y répondre par la solidarité, le partage, l’égalité et la protection des biens
communs. Leurs attaques anticommunistes surannées visent ces idées qui sont au cœur
de notre projet émancipateur pour le XXIè siècle.
Quelle que soit l’issue du
scrutin, dimanche, quelles prolongations donner à cette dynamique populaire,
comment envisagez-vous la suite ?
PIERRE LAURENT : Cette
dynamique annonce de belles promesses pour la suite. Évidemment, je souhaite
que cet élan permette la qualification au second tour. Mais dans tous les cas,
il faudra prolonger cette campagne pour transformer l’espoir en une majorité
politique. Nous avons eu raison de dire depuis un an que les deux élections, présidentielles
et législatives, auront la même importance. Avec la bouleversement politique
auquel nous assistons, les élections législatives vont jouer un rôle inédit
pour redéfinir la majorité politique du pays. Seule une présence massive de
députés décidés à poursuivre cet élan dans le Parlement, accompagnés de
mobilisations citoyennes et sociales, rendra possibles les changements
attendus. C’est cette construction d’un front populaire et citoyen que nous
visons il est indispensable si nous gagnons, pour rendre possible la politique
promise, mais aussi pour résister à la droite et l’extrême droite si nous ne
parvenons pas à remplir tous nos objectifs. Nos candidats aux élections
législatives sont d’ores et déjà au travail pour concrétiser ces espoirs en
changements tangibles et concrets pour nos concitoyens.
" Préemptons l'avenir " !, l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour
" La fatalité triomphe dès
qu’on croit en elle " , écrivait Simone de Beauvoir. La trahison et les
peines sociales de ce quinquennat, le paysage politique dévasté, les colères
populaires parfois dévoyées vers la haine du voisin, la dissimulation du
libéralisme brutal derrière le masque d’un jeune ambitieux, la pulsion
réactionnaire qui s’est emparée de la droite, les affaires en cascade
accompagnant les candidats LR et FN…tout aurait pu noyer la campagne
présidentielle sous les fumigènes. Et à deux jours du vote, c’est le candidat
de la transformation sociale, celui qui prône l’égalité et la justice, qui
trouble le scénario établi par les puissants. La gauche véritable n’est donc
pas morte, portée par la jeunesse et renouant avec les milieux populaires et les
chômeurs. Jean-Luc Mélenchon peut même accéder au second tour ; c’est à
portée de main. Il serait dommage de rater l’occasion, de ne pas saisir toutes
les heures qui viennent pour convaincre les indécis. Au-delà même d’un succès
devenu envisageable, le score de Jean-Luc Mélenchon est un investissement pour
l’avenir. Il est primordial pour notre peuple que la gauche ne soit pas
dissoute par la religion du marché, sabordée par les tristes gouvernants qui se
sont soumis au désirs du Medef et s’agglutinent dans l’entourage d’Emmanuel
Macron, prêts pour certains à suivre Manuel Valls dans des alliances avec
François Fillon.
Le candidat LR comme celui d’En
marche promettent une purge violente au pays. Il faut une force puissante
et attestée dans les urnes pour y résister. Les sensibilités qui la
construisent sont multiples : communistes, insoumis, écologistes, syndicalistes
et associatives. Elles peuvent aimanter un rassemblement plus large qui
établisse des majorités durables. « Il n’y a pas des perdus »,
écrivait André Breton. Dimanche, un grand pas peur être franchi.
jeudi 20 avril 2017
" La visée ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !
Que le temps passe vite…à J-3,
tandis que personne se risquerait à prédire dès aujourd’hui quel sera l’ordre d’arrivée
entre les quatre candidats dont vous connaissez les noms, nous savons que la
démesure du combat des dernières heures ne doit pas nous abandonner, surtout si
près du but, sachant que ce qui semblait impossible nous apparaît désormais
clairement à portée de vote et de conviction. Nous le savons plus que, à l’image
des dix derniers jours, la campagne de haine, de calomnies, de caricatures et
de mensonges qui s’abat en tirs nourris sur Jean-Luc Mélenchon ne s’estompera
qu’à la fin de la campagne officielle – et encore !Après avoir été affublé
de tout et son contraire à longueur d’antennes et de tribunes politiques, voici
maintenant les candidat des insoumis, des communistes et de tant d’autres
accusé de velléité « totalitaire ». Face à des propos si affligeants,
gardons – et chérissons – notre sang-froid. Cultivons l’intelligence des
circonstances. Bref, ne lâchons rien aux éditocrates et aux chiens de garde qui
trouvent « totalitaire » de vouloir convoquer une Assemblée
constituante pour rompre définitivement avec la monarchie présidentielle. Passons…Hier,
l’ineffable Laurent Joffrin a osé écrire que Jean-Luc Mélenchon sombrait en
pleine doctrine molletiste. Vous avez bien lu : Mélenchon comparé à Guy
Mollet ! Rigolons, chers lecteurs, pouffons même de bon cœur, le rire
étant parfois le plus efficace des mépris…
Cette stratégie du dénigrement
permanent – vielle comme le monde des idées – cache mal en vérité l’état de
panique provoqué par la percée du candidat et l’incroyable dynamique observée
autour des idées fortes de son programme, le seul à porter l’ambitieux projet
de lancer le processus d’un changement d’existence et de sortir des crises
accumulées (sociale, économique, politique, morale etc…). Si la peur a changé
de camp, autant se le dire néanmoins : accompagner simplement ce vent
porteur, qui souffle déjà sur les origines d’un nouvel a-venir, peut ne pas
suffire. Autour de nous, autour de vous, il reste trois jours de luttes de tous
les instants pour que l’espoir se transforme en une réalité qui « fasse
société ». Nous parlons là d’une visée qui dépasse chacun d’entre nous.
mercredi 19 avril 2017
Législatives :" Déclaration de Sofia Dauvergne "
Je remercie les adhérents du Parti Communiste Français de la 9ème circonscription de Seine Saint Denis (Bondy Nord-Ouest , Noisy-le-Sec, Romainville, Les Lilas, Le Prés Saint Gervais) qui m'ont désigné pour représenter le PCF-Front de Gauche et le rassemblement de la gauche alternative aux élections législatives des 10 et 17 juin prochains
Comme beaucoup d'entre vous, je suis une habitante et une militante de ce territoire qui m'a vu naître et grandir et dans lequel j'ai très tôt, pris des responsabilités politiques et électives.
Comme vous je me bats au quotidien pour défendre nos intérêts communs.
Nous avons écouté le peuple et pris en compte ses attentes.
Engagés dans les luttes nous déploierons toute notre énergie à faire connaître nos propositions pour respecter la souveraineté du peuple, concevoir des politiques courageuses qui s'attaquent au chômage, à la précarité et aux inégalités, à toutes les injustices, pour construire des territoires solidaires, écologiques et démocratiques en rupture avec les recettes libérales et la soumission aux logiques financières.
Dimanche prochain aura lieu le 1er tour des présidentielles.
Je voterai pour Jean Luc Mélenchon. Il est le seul porteur d'espoir et d'une société où l'humain est au cœur de tout.
C’est au rassemblement de toutes les forces de gauche et écologistes que je vais me consacrer. Ma candidature est la leur.
Notre assemblée nationale doit se doter d'une députée utile et combative et d'un grand nombre d’élu-e-s d’une gauche sérieuse et solide au plus près des aspirations citoyennes.
À Corinne Atzori, À Samia Sehouane qui comme moi ont souhaité donner à notre action, efficacité , force et conviction.
A vous qui avec courage et ténacité construisez la mobilisation.
Je partage avec tous cette citation de Nelson Mandela « Aucun de nous en agissant seul ne peut atteindre le succès »
Plein d'espoir pour notre victoire commune, Amitiés fraternelles
Sofia DAUVERGNE
Romainville le 19/04/2017
" Contraste de couleurs ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !
Voilà une photographie de
campagne qui vaut tous les discours politiques. « La France aux Français !
» dégorgeait lundi soir Marine Le Pen, qui préparait sa guerre civile, tandis
qu’à l’entrée de son meeting fusaient les gaz lacrymogènes, que les gros bras
du service d’ordre du FN traînaient par les cheveux des militantes Femen. Quelques
heures plus tôt, les rives du canal Saint-Martin prenaient des airs de
guinguette au fil du passage de la péniche « insoumise ». On y
parlait justice sociale, culture, solidarités…et « viennent les jours
heureux et le goût du bonheur ! ». Ce contraste répond à lui seul à l’odieux
amalgame « Mélenchon –Le Pen, même combat », qui noircit les colonnes
de nombreux journaux à mesure que le candidat de la France insoumise, soutenu
par le PCF, grimpe dans les sondages. Cette petite musique qui consiste à
renvoyer dos à dos les programmes des deux candidats est monté crescendo jusqu’à
faire dire à un éditorialiste du Point qu’ « il aurait été en vérité bien
plus logique et cohérent que Jean-Luc Mélenchon s’alliât avec Marine Le Pen ».
Une insulte à l’intelligence. Un affront à l’histoire.
À ce jeu dangereux-là, le patron
du Medef n’est pas mauvais non plus. Après nous avoir promis « ruine,
désespoir et désolation » si la gauche de progrès social était élue, le
voilà qui reprend sa plume pour expliquer combien le scénario d’un second tour
entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon l’inquiète. Non pas qu’il appréhende
le bruit des bottes, non. On ne connaît que trop bien, dans de telles
circonstances, les inclinations naturelles du patronat. Si M. Gattaz a froid
dans le dos, c’est qu’il comprend que pourrait bientôt sonner l’heure des
comptes. Comme celui des chèques en blanc versés au patronat, qui ont vidé les
caisses de l’État sans contrepartie pour l’emploi. Ou des milliards accumulés
sur le dos des travailleurs par une poignée de nantis, à qui il serait grand
temps de faire payer leur dette. Cette opportunité est à porté de main, en commençant
par glisser un bulletin Jean-Luc Mélenchon dimanche.
mardi 18 avril 2017
" Mais si, on peut ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Face à Sarkozy, dont la répulsion
nourrit le vote Hollande d’avril 2012 ? LA France de l’entre – deux –
tours découvrit épatée le mot « anaphore ».
Au fil des mois et des années, la formule est devenue amère. « Moi
président »…Que reste-t-il du quinquennat ? Du début, un voyage à
Berlin, chemin de Damas à l’envers ? Soit une conversion au libéralisme le
plus implacable au lieu de l’entame du combat contre « mon adversaire, la
finance »/ Au milieu, le retour de la guerre comme horizon politique ?
De la fin, une loi détruisant les droits des salariés ? Sans oublier un
découpage aberrant du territoire national entériné par une élection régionale
convoquée en plein mois de décembre. Chapeau l’artiste. Avec une abstention
populaire de gauche décuplée, Le Pen a fait une entrée fracassante dans les
hémicycles. Il ne saurait être question que cette extrême droite aille plus
loin.
Résistant à l’envie pressante d’appeler
à votre pour le candidat qui a ses faveurs, le locataire de l’Élysée en fin de
bail unique refait ce dimanche soir au petit écran le coup de « l’anaphore ».
« On ne peut pas »…Pathétique ? qu’il n’ait ni pu ni – surtout –
voulu tenir tête aux puissants de ce monde, du CAC40, des pétromonarchies de le
péninsule Arabique, des marchés financiers, du Medef, on en passer et sans
doute des pires, restera son problème et celui des millions d’habitants de ce
pays qui pâtissent des choix opérés. Mais si, on peut être de gauche et vouloir
la justice sociale. Oui, on peut être de gauche et appeler à changer de logique
en Europe. Oui, on peut être de gauche et promouvoir une logique de paix. Oui,
on peut être de gauche et promouvoir des rapports de respect mutuel et de
coopération entre les peuples. Ce serait peut-être même cela être de gauche. C’est
ce qui rapproche des millions de gens du bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon
dimanche.
Voilà qui déboussole voire
inquiète au plus haut point ceux à qui ne suffisait pas le bipartisme, au point
d’assurer la promotion à outrance de Le Pen et que prospère le chantage au vote
« utile ». Au risque du pire. « Plutôt Hitler que le Front
populaire », disaient leurs ancêtres en 1936. « Pain, paix, liberté »
disaient les nôtres.
vendredi 14 avril 2017
" Le vent tourne ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !
Depuis combien de temps nous assure-t-on
que Marine Le Pen sera « forcément au second tour de l’élection
présidentielle ? Des mois. Le scénario écrit d’avance a donné lieu à une
myriade de petits calculs qui ont aidé la châtelaine de Montretout à devenir
crédible. Ceux qui ont jadis forgé la statue pour s’assurer une victoire en cas
de duel de second tour ne s’indignent aucunement qu’elle fortifie ses bases. Les
mêmes hurlent au loup dès lors que Jean-Luc Mélenchon s’invite en tête du
peloton. Outre que la politique ne se glorifie pas de jouer à ce feu là, la
question mérité aujourd’hui d’être posée : Marine Le Pen est-elle vraiment
indéboulonnable. La réponse est pour une grande part entre les mains des abstentionnistes.
Le score du FN promet, il est vrai, d’être historique. Mais depuis un an, il ne
parvient pas à crever le plafond, qui se situe entre 22% et 25%.
En dépit de sa stratégie de
banalisation, l’extrême droite continue d’être ressentie comme un danger pour
la démocratie. Avec 80% d’électeurs sûrs de leur choix, le socle électoral de
Marine Le Pen est, certes, le plus stable, mais, depuis quelques semaines, le
bleu pâlit, l’érosion guette. Mêlée aux affaires, devenue malgré elle une des
candidates du « système » profitant de son immunité parlementaire
pour snober une convocation policière, la voilà qui réactive les ressorts
révisionnistes de « papa » pour tenter de garder son électorat
antisémite. Au risque de jeter un voile sur les efforts de dédiabolisation qui
lui assurent un vote populaire.
Le vent tourne et nul ne sait vers quel pôle il va se
stabiliser. La baudruche Macron se dégonfle enfin. La tornade Fillon effraie
celles et ceux qui ont un peu de bon sens. Le souffle écologique et social de
Mélenchon caresse les espoirs jusque – là enfouis, d’un tête – à –queue économique qui dessine un avenir en commun. Si
ces tendances se confirment, Marine Le Pen franchira peut-être la première
marche. Mais pas la deuxième.
jeudi 13 avril 2017
" Epouvante et épouvantails ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Peut-on penser la fine fleur du « Figaro »
sotte au point de croire que Jean-Luc Mélenchon est « l’apôtre des
dictatures », qu’il est un tribun « délirant » et qu’une « France
mélenchonisée » devra importer « importer du fromage et du vin » ?
Trois pages et la une du quotidien de droite sont de ce tonneau. La consigne
donnée par Pierre Gattaz a été entendue cinq sur cinq, et il faut sauver le
soldat Fillon, que les sondages placent désormais en quatrième position. Quant à
François Hollande, qui avait préféré une soirée de théâtre aux bouffes
parisiens, plutôt que de suivre les échanges de la primaire socialiste, il est
sorti de sa semi – retraite pour voler
au secours de son fils prodigue Emmanuel Macron. Il a choisi le « Point »
pour dénoncer la « mode Mélenchon » et les périls qu’elle ferait
courir. Dans cet hebdomadaire qui avait injurié Philippe Martinez lors du
mouvement contre la loi El Khomri, nul besoin de subtilité. Le Président recalé
dénonce les « falsifications ».
Les épouvantails de 1981 avec les
chars soviétiques sur la place de la Concorde, les caricatures et les insultes
qui avaient précédé le référendum de 2005 sont donc dépoussiérés en hâte…Les
puissants s’inquiètent. Le scénario leur semblait pourtant propre à garantir la
poursuite de l’austérité et des déréglementations. Avec Emmanuel Macron ou
François Fillon l’emportant sur Marine Le Pen, leurs affaires suivraient leurs
cours, toujours à la hausse. Mais l’opinion doute et rechigne à être dupe. Elle
a payé pour se méfier de ces soudaines avalanches de propagande. Peut-être les
paroles de la chanson Crocodaïl, de Jacques Higelin, flottent-elles dans les
mémoires : « Petit agneau qui tête encore sa mère, / Méfie-toi /
Du bord des eaux troubles / Où l’on peut flotter / les narines et l’œil opaque
/ Les gros reptiles à quatre pattes /
Qui te guettent. »
Cependant le pilonnage entrepris
contre Jean-Luc Mélenchon met en lumière l’existence d’une issue, prouve qu’il
fait vraiment « turbuler le système », signale les apports
communistes. Les hommages du vice ne dérangent pas la vertu.
mardi 11 avril 2017
" L'implication ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !
À J-13, il ne s’agit plus
seulement d’arithmétique plus ou moins calquée sur les risques aléatoires de
logiques sondagières. Ce qui se passe autour de la candidature de Jean-Luc
Mélenchon – au point qu’il soit devenu un phénomène reconnu pour sa dynamique
et son talent – dépasse de loin sa propre personne et mériterait une analyse
sérieuse des soubassements contemporains de la politique. La vague qui semble
se soulever offre en effet un espoir nouveau, tandis qu’elle pourrait balayer
bien des doutes et des réflexes, à commencer par le célèbre « vote utile »,
puisque chacun sait désormais que Mélenchon n’est pas le moins bien placé pour
battre franchement Le Pen en cas de second tour ! S’il faut se méfier des
sondages, qui brident parfois des votes d’adhésion au profit de votes « utiles »,
ne boudons néanmoins pas notre plaisir du moment. Sachons constater froidement
que l’opinion publique frémit, et que ce frémissement provoque la mutation des
consciences et l’implication qui va avec. Et si c’était possible ? Et si les
indécis se disaient eux aussi qu’ils ont à portée de main la capacité de
renverser la table ? Et si nous ne rêvions pas ? Les sondages restent
l’une des armes des puissants ; pour une fois utilisons cette force jadis
à leur disposition pour la retourner contre eux !
car, dorénavant, plus personne ne
nie que ce vent porteur modifie en profondeur le sens d’une campagne en pleine
ligne droite, ce que nous observons autour de nous quotidiennement. Même les « Échos »
s’inquiètent du « risque Mélenchon » et des conséquences d’une
éventuelle élection « sur les marchés ». C’est bon signe, la peur
change de camp. Et pour cause. Ce projet en question, qui « fait société »
en incluant une révolution citoyenne, n’est pas qu’une affaire technique. Nous parlons
là d’une visée, de critères d’évaluation, d’une mises en commun, d’une
démocratie d’implication, bref, d’une méthode pour y parvenir autour d’une
nouvelle République. Ne l’oublions pas : la bataille d’idées se gagne dans
la capacité à mobiliser les familles politiques en leur noyau, et pas sur leurs
marges. Nous y sommes presque.
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