Le monde du travail est en première
ligne pour affronter une crise sanitaire d’une ampleur inédite. Infirmières,
éboueurs, caissières, agents de nettoyage, dockers, cheminots, fonctionnaires
territoriaux, ouvrier-e-s de l’industrie agro-alimentaire, médecins,
livreurs..., salariés du public comme du privé, c’est vous qui maintenez la
France debout, c’est vous qui êtes en première ligne face au péril. Hier
ignorés, parfois pointés du doigt comme des privilégiés, vous êtes aujourd’hui
nos héros ordinaires, célébrés par tous.
Et pourtant, sans attendre, le
gouvernement prépare les Français, et particulièrement ceux qui sont au front,
à de nouvelles politiques d’austérité. Il prend aussi appui de l’épreuve actuelle
pour attaquer encore le droit du travail. Pour les communistes, tout doit
d’abord être fait pour protéger les salariés. Les mettre à l’abri de l’épidémie
en cessant les activités non indispensables d’une part, en mettant d’autre part
tous les moyens de protection à la disposition de celles et ceux qui doivent
continuer à travailler, dans la production et dans les services publics. Mais
les protéger également dans leurs droits, contrairement à ce qu’autorisent les
ordonnances gouvernementales, en mettant en cause les droits à congés ou en
allongeant gravement la durée du travail, pour ne citer que ces exemples.
Des années durant, on a désigné votre
travail comme un coût qu’il fallait à tout prix réduire pour être
« compétitif », pour permettre de satisfaire aux exigences de
rentabilité de grands actionnaires jamais repus de dividendes. Des années
durant, les gouvernements successifs ont affaibli vos services publics au nom
d’objectifs comptables, contraires à l’intérêt général et dégradant sans cesse vos
conditions de travail. Jamais ils n’ont écouté les salariés alertant sur les
conséquences de leurs décisions.
Le pouvoir actuel porte lui-même de
lourdes responsabilités dans la situation dramatique à laquelle est confronté
notre pays. Il a amplifié les politiques d’austérité au nom de la prétendue
nécessité de baisser des dépenses publiques, d’affaiblissement des services
publics (et particulièrement de l’hôpital public). Il a accompagné et justifié
les abandons industriels, de cadeaux à la finance et aux grandes fortunes qui
ont lourdement affaibli notre pays au moment où il doit affronter l’épidémie
actuelle. Notre pays est devenu incapable de fabriquer les protections
indispensables, les traitements et les matériels médicaux. Le gouvernement
s’est aussi attaqué à vos droits de salariés, jusqu’à supprimer les CHSCT,
décision dont on voit aujourd’hui l’absurdité.
Oui, tous les moyens doivent être
mobilisés immédiatement, ceux des plus riches et ceux des multinationales, ceux
des banques et des assurances, pour que notre société, une des plus riches du
monde, protège ses salariés, du public comme du privé.
Vous pouvez compter sur les communistes,
sur leurs élus et leurs militants, partout dans le pays, pour défendre votre
santé comme pour défendre vos droits, comme nous l’avons fait pendant le
mouvement sur la réforme des retraites ou depuis des années pour défendre le
budget de l’hôpital public.
Le capitalisme n’a plus d’avenir. Et
vous pouvez compter sur le Parti communiste pour mettre fin aux politiques libérales
qui ont tant abîmé nos services publics et notre industrie, abandonné la
recherche, privilégié la concurrence européenne, car il est temps de promouvoir
un autre modèle économique respectueux de l’être humain et de la nature.
Préparons les jours heureux dans les
entreprises et les services publics, exigeons immédiatement :
- La garantie à chacun de 100 % de
ses revenus, 100 % de ses congés, RTT ou CET.
- La mobilisation de 10 milliards pour
l’hôpital public, pour répondre à l’urgence et commencer la reconstruction
de notre système de santé.
- La mobilisation de tout le système
bancaire pour défendre le maintien de l’emploi et des salaires, pour la
reconquête industrielle, pour le développement de tous les services
publics et la transition écologique, et pas, comme après 2008, pour
reprendre des activités spéculatives.
- Une nouvelle démocratie dans
l’entreprise pour que les salariés pèsent réellement sur les choix de
gestion, qui ne peuvent plus être mis entre les mains de ceux qui ne
recherchent que la rentabilité financière.
Oui, il n’est pas trop tôt pour
combattre efficacement la crise sanitaire et la catastrophe économique et
sociale qui vient. Il n’est pas trop tôt pour inventer et construire tous
ensemble une autre logique où l’argent n’est plus une finalité pour quelques
nantis mais bien un levier pour l’épanouissement de tous.
Vous pouvez compter sur les communistes
pour y travailler avec vous. En campagne contre le capital pour protéger les
salarié-e-s !
Alors que des millions de Français.es
sont confinés depuis trois semaines, des millions d’autres sont contraints à
poursuivre leur activité professionnelle. Si les salariés qui sont
indispensables à la réponse aux besoins immédiats et vitaux du pays - comme les
personnels de santé - doivent pouvoir exercer leur métier avec le matériel de
protection adapté, pour tous les autres, nous demandons l’arrêt de l’activité
pour les protéger et protéger l’ensemble de la population. La remise en cause
des droits des travailleurs par la loi d’urgence sanitaire est inacceptable et
indéfendable. Nous demandons l’abrogation immédiate des mesures prévoyant la
possibilité pour l’employeur d’augmenter la durée de travail jusqu’à 60 heures
hebdomadaires, de décider des périodes de congés payés ou de la prise de jours
de RTT.