LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 12 septembre 2017

" Pari ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


On peut le parier sans risque. Il y aura aujourd’hui dans près de deux cents villes de France des milliers de petits mots proclamant « Je suis un fainéant ». Avec humour, avec colère. Personne ne s’y trompe. En ciblant ceux qui ne veulent pas de ses réformes qui ne sont que régression, ceux qui ne sont rien, les « illettrés », les chômeurs qui n’ont qu’à travailler s’ils veulent se payer un costard, c’est bien les salariés, les gens modestes, le peuple en un mot que vise Emmanuel Macron. « Fainéants », le mot est repris parce qu’il frappe au cœur  de la France. Aides-soignantes, ouvriers sur les chaînes, femmes de ménage que l’on croise à 6 heures du matin submergées de fatigue, enseignants, agriculteurs…Leur travail est la richesse de la nation. Ce sont eux qui créent, pas les dividendes.

Emmanuel Macron les insulte parce qu’il s’adresse à d’autres. En prononçant ces paroles sur les lieux de la naissance de la démocratie à Athènes, il était la voix de l’oligarchie. La président de la République n’est pas, avec ces mots, le président de tous les Français mais le fondé de pouvoir d’une caste qui s’adresse à « la France qui gagne », à ceux pour qui la loi travail est conçue, donnant tout pouvoir aux détenteurs des richesses, à  ceux qui possèdent contre ceux qui n’ont pour vivre que leur cerveau et leurs bras.


Dans une tribune du Times, un professeur de Cambridge, Chris Bickerton, l’écrivait : « sa politique favorise les employeurs contre les salariés ». il est vrai que cette politique ne manque pas de soutiens chez les commentateurs en cour. Que n’a-t-on entendu pendant l’été sur le solo d’une CGT isolée, menant ses derniers combats dans l’incompréhension, ne sachant que s’opposer à tout. La réalité est tout autre et les cortèges d’aujourd’hui vont la refléter, comme le fera ce week-end la Fête de l’Huma, dans la diversité de toutes les forces qui n’entendent pas plus accepter le mépris de classe que le coup d’État social.

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