" Trump et ses spectres ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Sur la toile de fond du drame de
Charlottesville se dresse une statue équestre, celle du général en chef sudiste
Lee, qui jusqu’à sa mort s’efforcera d’empêcher le vote des anciens esclaves
noirs. La municipalité voulait la mettre à bas. Tout ce que les Etats-Unis comptent
de néo-nazis, de tenants d’une suprématie blanche et de membres du Ku Klux Klan
s’était réuni contre l’affront. Un des leurs, encore plus excité et violent que
les autres, a foncé contre la foule des contre-manifestants. Une jeune femme
est morte et les blessés sont nombreux. Mais, depuis son golf privé, Donald
Trump a renvoyé tout le monde dos à dos, les racistes et les humanistes. On aurait
tort de n’y voir qu’une stupidité de plus de la part de celui qui menace de
guerre le Venezuela, joue au pire avec l’autocrate nord-coréen et choisit l’irresponsabilité
climatique pour favoriser les profits.
En s’abstenant de condamner les
fauteurs de haine, le président américain paie une dette à l’égard d’un courant
qui a joué un rôle important dans son élection et qui réclame aujourd’hui son dû.
Les militants de l’égalité et notamment Angela Davis, craignaient que soit
ainsi ouverte une voie plus large à l’Amérique des flingues, de la peine de
mort, de la Bible, de la phobie des immigrés et de l’emprisonnement massif des
noirs…cette Amérique qui pèse si fort au sud des Etats-Unis. C’est chose faite
et la présidence paraît plus que jamais une Maison blanche.
Cette résurgence des fantômes
racistes qui ont présidé à la naissance des Etats-Unis entre en contradiction
avec les nouvelles générations métissées, progressistes et jeunes qui défilent
contre Trump, se reconnaissent dans Bernis Sanders, réclament des services
publics à la hauteur de l’augmentation du salaire minimum. Le fortin des
spectres confédérés est en fait assiégé. L’avenir des Etats-Unis ne se jouera
pas là. Mais il tarde…
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