" Cassandre et le trac élyséen ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
« Il ne faut jamais céder
aux Cassandre », a lancé hier Emmanuel Macron à ses ministres, comme un
lapsus. La sœur d’Hector prédisait en effet l’avenir avec exactitude et la
chute de Troie qu’elle annonçait eut bien lieu. Une certaine fébrilité gagne
donc l’Olympe. La distance jupitérienne ne paierait pas ; il faudrait
revenir au b.a-ba de la « pédagogie », maquiller à tour de bras et à
grands frais les mesures douloureuses, lancer des équipes de snipers sur les
plateaux télé. Mais le coup de blues est là. Le chef de l’État a dû reconnaître
qu’il « avait été élu par des gens qui ne l’avaient pas choisi »,
pire qui ne comprennent pas sa vision. Ainsi, depuis l’étranger, le président
a-t-il jugé que « la France n’est pas réformable » et que « les
français détestent les réformes ». On en se souvient pourtant pas de
grèves et de manifestations lorsque la sécurité sociale fut mise en place ou
quand furent instaurées la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés
payés et les 35 heures.
Bref, le chef de l’État a le trac
à la veille du coup de force qu’il ourdit contre le Code du travail. Le flou
entretenu sur les ordonnances – une tactique élaborée à l’issue de la loi El
Khomri afin d’anesthésier les syndicats – ne pourra pas durer au –delà de
jeudi. Dès lors, les mobilisations pourront prendre corps. Pour la CGT,
Philippe Martinez annonce un ancrage du mouvement au plus près des entreprises
et des salariés. Un premier rendez-vous est programmé le 12 septembre. D’autres
suivront sur ce thème, puis sur les autres mesures explosives prévues par le
pouvoir contre les retraites, la protection sociale, l’assurance-chômage, l’école
et l’université, le logement, les services publics…
Les 15, 16 et 17 septembre, la Fête
de l’Humanité se met à la disposition de toux ceux qui veulent en savoir plus
sur ces projets. Chercher les modes d’action les plus efficaces, élaborer
ensemble des réformes de progrès. Par exemple, pour bannir la précarité du
travail.
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