"Et en même temps", nous disait-il, l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Le temps fait quelque chose à l’affaire.
Les nuages se dissipent et l’Olympe où devait régner Jupiter est devenu
visible. La déception gagne et l’impopularité s’installe. « Ce sera dur de
rester populaire », confesse-t-on à Matignon. Le plus éprouvant reste à
venir avec la réforme du Code du travail. Le premier budget du quinquennat, qui
va sabrer 20 milliards cet automne dans les services publics et les dépenses
sociales, et le train de cadeaux destinés au très très riches.
L’été a donné un avant-goût avec
les APL amputées, la fin des contrats aidés qui menace la rentrée scolaire et
le système hospitalier, les milliers d’étudiants toujours sans place à l’université,
les gains de pouvoir d’achat promis escamotés par un usage pernicieux du
calendrier…
Une nouvelle ère devait s’ouvrir
pour la politique. De la cuisse de Jupiter ne sont sortis qu’un pouvoir
extrêmement centralisé autour de l’Élysée, une intimité renforcée avec la haute
finance, une moralisation des mœurs des décideurs entachée par des parcours
troubles, une majorité parlementaire réduite aux applaudissements ou aux
silences. Les CV puisés par les états-majors d’entreprises, dans les raids de
start-up ou dans le confort des milieux des milieux bien nés produisent du
conformisme libéral sans qualité républicaine.
L’opinion accorde encore un délai
avant de faire un bilan mais une formule a déjà perdu tout son sens, ce fameux,
« et en même temps » dont usait et abusait Emmanuel Macron. La gauche
n’a trouvé aucun de ses petits dans la cohue des réformes lancées. L’engagement
du chef de l’État de « changer profondément les structures économiques et
sociales françaises » se dessine selon le programme du Medef, qui accueillera
un gouvernement presque au complet lors de son université d’été. La semaine
prochaine « Et de droite et de droite » remplace peu à peu la formule
magique. Ces preuves faites, les épreuves viennent.
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