" Sur le volcan ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !
Moins d’une décennie après la
grande crise de 2008, la finance mondiale est de retour sur un volcan.
D’énormes masses financières se sont de nouveau accumulées, mettant le système
sous pression. Les chiffres cités dans nos pages pour les banques françaises
parlent d’eux-mêmes. 23 milliards de profits en 2016 pour les groupes du CAC
40 ; 1145 milliards de dividendes versés dans le monde avec, toujours pour
la France, quasiment championne d’Europe et aux premiers rangs dans le monde en
la matière, une hausse de 11% au profit des actionnaires. Malgré les
déclarations des États, les repentirs et les larmes de crocodile des grands
organismes financiers qui n’avaient rien venu venir ou rien voulu voir, malgré
les engagements des sommets internationaux promettant une régulation toujours
reportée au lendemain, la fin des paradis fiscaux pour la saint-glinglin,
toutes les conditions sont réunies pour une explosion de plus grande ampleur
encore qu’en 2008.
Cela pour une raison simple. La
clé de la crise de 2008, c’est une suraccumulation financière telle que les
capitaux en concurrence sont amenés, pour se rentabiliser, à prendre des
risques de plus en plus importants. Cela en les reportant en cascade sur
d’autres organismes financiers par des jeux sophistiqués dont la multiplication
des produits dérivés. Parmi ces risques, prêter de l’argent virtuel, du sable.
Qu’ils cessent de rembourser et la machine saute. C’est la crise des subprimes.
Les masses financières
d’aujourd’hui se retrouvent dans une situation de véritable guerre financière
dont les pauvres, les couches moyennes sont la chair à canon et les États les
champs de bataille. En France, Emmanuel Macron est à la manœuvre. La mobilité
et la flexibilité annoncées comme autant d’objectifs de la loi travail sont les
accélérations d’une économie de prédation, volatile, orientée vers le profit à
court terme et en quête permanente de rentabilité dans cette concurrence
mondiale sans frein. C’est « danser » sur le volcan.
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