" Loi, travail et valeur ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Que penser de la future loi
travail ? Ce texte, selon la ministre du Travail, démontre que « oui,
le changement est possible en France et (qu’il) peut apporter de la valeur pour
les salariés et pour les entreprises ». On rêve d’un décodeur. Grâce à Mme
Pénicaud, le mot « valeur », faut-il s’en étonner, se résume à celles
des cours en Bourse d’une spéculation tueuse de travail, précisément. Celle-ci flotterait
dans le ciel éthéré de l’économie, tandis que « salariés » et « entreprises »
seraient des entités autonomes. On n’ose imaginer quel peintre pompier eût pu
illustrer pareille allégorie , à la fin du XIXème siècle…
On serait tenté de dire, au vu de
la méthode, qu’Emmanuel Macron aurait été mieux inspiré d’intituler son modeste
ouvrage « Restauration ». Mais, à la réflexion, on se souvient aussi
du sens astronomique donné au mot « révolution », qui résonne avec la
phrase fameuse du Guépard : « Pour que tout reste en état, il
faut que tout change. » Il devient limpide que les projets de ce « nouveau »
pouvoir – comme on dit d’une lessive ou de vieux penseurs – sont bien de
droite. Pour ceux qui en douteraient, tous les représentants de celle-ci au
Sénat ont approuvé la nouvelle casse des droits des salariés, le président du
groupe LR jugeant le projet globalement « positif ». en ce sens, en
sachant – et ô combien cette année – qu’une hirondelle ne fait pas le
printemps, on apprécie à sa mesure le dépôt d’un recours conjoint devant le
Conseil constitutionnel des députés communistes, Nouvelle gauche et de la France
Insoumise. Ni union sans principe ni ralliement sans tête qui dépasse, mais
travail de convergences sur des objectifs à définir en commun : si la
gauche à reconstruire et à réinventer, par elle-même et les forces populaires,
a un avenir et un rôle à jouer, c’est bien par de tels gestes. Avec et en
convergence avec les forces sociales, qui disposent des leurs propres
organisations, méthode et calendrier, à l’instar de la CGT et de son appel à
(se) manifester dès le 12 septembre. Quant à « l’Humanité », elle met
ses colonnes et sa fête, le week-end du 15 septembre, au service de toutes et
tous. Aucun effort ne sera de trop.
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