" Emploi de temps ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !
Sans doute trop absorbé par ses
rencontres avec Rihanna et Bono voici quelques jours, Emmanuel Macron n’avait
pas pu se rendre au congrès sur le VIH qui se déroulait la même semaine en
présence de 6000 chercheurs où il était attendu. C’est bien dommage. Il n’avait
pas eu le temps non plus d’assister à la séance d’ouverture des états généraux
de l’alimentation, le 20 juillet, où il était tout autant attendu. Dommage, là
aussi, mais, comme l’a expliqué le ministre de l’agriculture et de l’alimentation,
Stéphane Travert : « Ce n’est pas parce que le président de la
République ne vient pas aujourd’hui que les états généraux ont une ambition
moindre. » c’est sans doute un élément de la pensée complexe du président,
être ou ne pas être où on l’attend. On peut penser sinon que la présence à l’ouverture
de ces états généraux, qu’il avait lui-même annoncés avant son élection, et qui
se dérouleront donc au prochain trimestre, aurait été de nature à témoigner d’une
prise en compte profonde de la situation de l’agriculture et des agriculteurs. Rappelons
que la moitié d’entre eux gagne moins de 350 euros par mois et que la
production française a perdu 5 milliards d’euros depuis 2014.
Mais sans doute le président
préférait-il recevoir les syndicats comme hier. Une demi-heure pour chacun. De quoi
ressortir avec le sentiment, sinon d’avoir été entendus, du moins d’avoir été
écoutés. La méthode a aussi l’avantage de n’engager à rien. Au ministre, l’annonce
des mesures comme la nouvelle répartition des aides européennes qui a suscité
la colère, pour des raisons parfois opposées, de tous les intéressés. Au président
la bienveillance et l’empathie.
Mais les questions restent
entières et particulièrement celles des prix payés au producteur donc celles de
leurs rapports avec la grande distribution. Leclerc et Lactalis ont parlé de
revoir le prix du lait. Véritable intention ou manière de désamorcer la
contestation à l’approche de ces états généraux ?
Au-delà et dans le flou, on peut déjà remarquer que la représentation des
syndicats agricoles va rester relative au sein des quatorze ateliers prévus,
dont le cinquième : « Rendre les prix d’achat des produits agricoles
plus rémunérateurs », qui sera présidé par Système U, et tiens par Danone.
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