" Dans les écarts...", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
À gauche, le grand écart est
encore de mise. En cette fin de semaine, le Parti socialiste a tenu un étrange
Conseil national, tout entier voué à une illusoire synthèse qui maintiendrait
dans le même groupe à l’Assemblée nationale les macrophiles, les partisans d’une
opposition franche au nouveau régime, et ceux qui plaident pour un temps
suspendu, un ni pour ni contre pour jouer la montre. Sans parler de Manuel
Valls, carte en poche, mais que ses trahisons à répétition ont rendu
infréquentable. Autre climat au PCF, où le petit progrès en nombre de députés n’a
pas occulté les mauvais résultats du premier tour et où l’on veut prendre le
taureau par les cornes. Reconstruction d’une gauche de combat, dialogue avec
des centaines de personnalités, préparation d’un congrès extraordinaire sur un
mode inhabituel, programme de mobilisation sur les dossiers sociaux,
interrogations sur la nature même de l’organisation, voire éventuellement sur
son nom. La remise à plat est générale. « Tout se transforme, tout s’échappe,
et l’achèvement d’hier n’est que le commencement de demain », écrivait
Jaurès…À suivre donc. Personne n’échappera aux remises en cause su l’on veut
reconstruire la perspectives d’une majorité pour transformer la société.
La nouvelle formation qui, tout
juste sortie de la cuisse de Jupiter, a balayé la structuration politique
ancienne n’a pas tardé à renouer avec le plus vieillot des fonctionnements
politiques. Le président du groupe En marche ! à l’Assemblée a été désigné
par le président de la République comme si l’indépendance des pouvoirs exécutif
et législatif n’était pas l’indice d’une démocratie accomplie. Richard Ferrand,
mouillé dans une drôle d’affaire immobilière a donc été désigné par 99,35% de
ses collègues qui semblent avoir de la moralisation une préoccupation évanescente.
Déjà, LMEM est au renouveau ce que la musique militaire est à la musique.
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