Hollande n'a que des mots à proposer aux immigrés
Le chef de l’État a prononcé hier son « grand » discours sur l’immigration. Dans une allocution alternant les symboles historiques
et les annonces sans surprises, la promesse du droit de vote des étrangers a été encore mise de côté.
L’entourage du chef de l’État avait prévenu : ce sera plus une « mise en perspective » que des annonces fracassantes. Sur ce point, le premier grand discours sur l’immigration, prononcé hier, en fin d’après-midi, par François Hollande, a respecté son plan de vol. La droite ligne, aucun changement de cap en vue. Durant presqu’une heure, après avoir inauguré le musée de l’Histoire de l’immigration, qui attendait depuis sept ans pareil honneur, le président de la République a déroulé le discours attendu sur les bienfaits de l’immigration, ses mérites, ses richesses, tout en ne retirant pas une ligne de la politique délétère menée depuis 2012.
L’entourage du chef de l’État avait prévenu : ce sera plus une « mise en perspective » que des annonces fracassantes. Sur ce point, le premier grand discours sur l’immigration, prononcé hier, en fin d’après-midi, par François Hollande, a respecté son plan de vol. La droite ligne, aucun changement de cap en vue. Durant presqu’une heure, après avoir inauguré le musée de l’Histoire de l’immigration, qui attendait depuis sept ans pareil honneur, le président de la République a déroulé le discours attendu sur les bienfaits de l’immigration, ses mérites, ses richesses, tout en ne retirant pas une ligne de la politique délétère menée depuis 2012.
Sur la forme, l’allocution a été savamment construite pour cliver avec les surenchères de la droite, à commencer par celles de Nicolas Sarkozy qui a fait de cette thématique l’un des points saillants de sa campagne pour la présidence de l’UMP. Le 21 octobre, l’ancien chef de l’État lâchait lors de son meeting de Nice : « L’immigration ne doit pas être un sujet tabou mais un sujet majeur car cela menace notre façon de vivre. » Hier, François Hollande a semblé lui répondre, appelant à ne pas laisser « la place vide pour des discours qui instrumentalisent la peur de la dissolution, de la dislocation, de la disparition » de ceux « qui rêvent d’une France en petit, une France en dépit, une France en repli, bref une France qui ne serait plus la France ».
Rien de bien révolutionnaire
Sans surprise, François Hollande a convoqué l’histoire pour défendre les bienfaits de l’immigration et marquer sa différence. Allant de l’évocation des « troupes coloniales venues sauver la France » pendant les deux guerres mondiales, jusqu’au Franco-Brésilien Artur Avila, qui a reçu cette année la médaille Fields de mathématiques… « Tous ces immigrés qui ont fait la fierté de la France. »
Le président a également tenu à remettre en perspective les chiffres, souvent jeté en pâture par la droite et l’extrême droite, sur une supposée « invasion » d’immigrés. « Notre pays accueille 200 000 personnes étrangères par an, a rappelé François Hollande. Une proportion parmi les plus faibles en Europe, par rapport à la population totale. »
Le président a également tenu à remettre en perspective les chiffres, souvent jeté en pâture par la droite et l’extrême droite, sur une supposée « invasion » d’immigrés. « Notre pays accueille 200 000 personnes étrangères par an, a rappelé François Hollande. Une proportion parmi les plus faibles en Europe, par rapport à la population totale. »
Mais voilà, au-delà des principes, côté propositions, le chef de l’État n’avait rien de bien révolutionnaire à proposer. Se contentant de passer en revue les mesures déjà votées ou déjà lancées, que ce soit sur la réduction nécessaire du temps d’instruction d’une demande d’asile – objet d’un projet de loi voté à l’Assemblée aujourd’hui – ou sur l’octroi automatique de la nationalité aux chibanis, présente dans le projet de loi vieillissement. De même, pas de surprise sur le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, le 50e engagement de sa campagne présidentielle.
François Hollande s’y est dit, hier, « personnellement favorable », mais explique qu’il faut un changement de la Constitution, ce qui suppose un vote majoritaire des trois cinquièmes au Parlement, ce qu’il n’a pas. Fermez le ban.
Il n’a pas glissé vers l’idée d’un référendum, tant l’opinion a basculé sur le sujet en trois ans, six Français sur dix étant désormais opposés à ce droit, proportion inverse à celle de 2011…
Quant à la politique extérieure, il a réaffirmé une ligne sécuritaire, résumant cela d’une formule : « La France sera à l’initiative pour mieux assurer la sécurité à l’intérieur et le contrôle à l’extérieur. »
Il n’a pas glissé vers l’idée d’un référendum, tant l’opinion a basculé sur le sujet en trois ans, six Français sur dix étant désormais opposés à ce droit, proportion inverse à celle de 2011…
Quant à la politique extérieure, il a réaffirmé une ligne sécuritaire, résumant cela d’une formule : « La France sera à l’initiative pour mieux assurer la sécurité à l’intérieur et le contrôle à l’extérieur. »
Derrière les discours de façade, François Hollande continue de s’inscrire dans une continuité mortifère sur ce thème de l’immigration.
« On retrouve les mêmes contenus, que la priorité doit être donnée au contrôle des frontières extérieures de l’Union contre l’immigration irrégulière ; l’immigration légale doit être utile et de préférence qualifiée ; le droit d’asile doit être organisé pour dissuader l’arrivée de réfugiés… » souligne Claire Rodier, juriste au Groupe d’information et de soutien aux immigrés (Gisti).
« On retrouve les mêmes contenus, que la priorité doit être donnée au contrôle des frontières extérieures de l’Union contre l’immigration irrégulière ; l’immigration légale doit être utile et de préférence qualifiée ; le droit d’asile doit être organisé pour dissuader l’arrivée de réfugiés… » souligne Claire Rodier, juriste au Groupe d’information et de soutien aux immigrés (Gisti).
Même analyse sans surprise de François Gemenne. « Les politiques ont démissionné face au Front national, souligne le chercheur en science politique à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines. Sur cette question, ils ne cessent de se positionner en fonction de l’agenda de l’extrême droite. On est dans une politique managériale du chiffre, dénuée de tout projet de politique migratoire. »
Si ce n’est de continuer dans la même voie.
Si ce n’est de continuer dans la même voie.
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