Conseil municipal du 25 novembre : Intervention de Sofia DAUVERGNE sur " la charte du dialogue citoyen " !
Intervention de Sofia DAUVERGNE,
Conseillère Municipale, sur la " charte du dialogue citoyen
Nous avons
étudié avec attention la nouvelle charte proposée par la ville « charte du
dialogue citoyen ».
Nous pouvons
y noter des avancées significatives dans la réflexion et les attentes de
nos populations, du rôle des uns et des autres, ainsi que sur de nouveaux
espaces de rencontres et de débats.
Pour autant
nous avons des réserves en même temps que des propositions à vous formuler.
Cela fait
plus de 25 ans qu’on assiste au plan local à la recherche de formes nouvelles
ou à la mise en place d’outils pour améliorer le dialogue citoyen ou la
démocratie participative.
Les
attentats de Charlie Hebdo ont amené l’Etat à lancer de nouveau
la réflexion sur le dialogue avec nos concitoyens, en particulier au
niveau de l'éducation nationale.
En effet,
face à la barbarie, les valeurs de la république et du citoyen sont plus que
nécessaires pour rappeler nos principes fondamentaux garants du vivre ensemble.
Comme si
nous avions besoin de rappeler cette évidence selon laquelle le fonctionnement
d’un système démocratique exige un certain degré de participation du peuple à
la détermination des choix collectifs ?
L’idéal de
toutes les démocraties modernes ne repose-t-il pas sur la conception selon
laquelle le pouvoir politique procède du peuple souverain, constitué de
citoyens actifs ?
C’est un
fait indiscutable, l’action politique continue pourtant d’être aujourd’hui l’objet d’un
grand scepticisme.
Les symptômes en sont connus. Le
refus d’une conception de la politique qui se montre étrangère aux
préoccupations des citoyens, sur laquelle ils n’ont pas de prise, qu’on dit de
surcroît impuissante et réservée à des notables politiquement corrects, à des
élites sociologiquement restreintes et aux experts en marketing n’a cessé de
grandir.
La VIème République, une refonte de nos
institutions sera inéluctable, pour vivre dans une société avec toujours plus
de liberté, d’égalité et de fraternité.
Le dialogue donc, que nous cherchons à instaurer est en effet une quête dont un des freins
aujourd’hui est la crise des réponses
politiques, de la représentation et des institutions.
Pour preuve,
la délibération qui a été approuvée tout à l’heure sur la validation du
périmètre et le changement de statut de l’agglomération en Etablissement Public
Territorial sans que les citoyens aient eu leur mot à dire.
Quand les
engagements pris ne sont pas tenus, quand la volonté exprimée lors des
consultations ne change rien, quand le sentiment que les élus ne sont pas à
l’image de celles et ceux qu’ils prétendent représenter, quand enfin les
gouvernements émettent de sérieux doutes sur la capacité de l’action publique
de changer le cours des choses, on comprend qu’il y ait un silence profond.
C’est à cela, selon nous, le défi que, la charte proposée, doit relever.
Et pas une charte de plus !
Et pas une charte de plus !
un petit
retour en arrière. Vous vous rappelez qu’en 2001 (discours investiture de
Corinne Valls), on nous avait promis une autre ère !! avec la mise en
place de relais et d’outils innovants pour un rapprochement
municipalité/population : des élus
référents de quartier, des conseils et régies de quartier dotés de budgets
propres, la mise en place d’un atelier permanent sur l’urbanisme l’ouverture
plus large des commissions, l’élargissement de la commission jeunesse.
Les conseils
de quartiers n'ont duré qu'un temps puis tout à disparu... En 2007, on institue
les ateliers urbains lieu de concertation où
l’on finit par donner la parole « aux gens », sur des projets déjà
ficelés pour la plupart du temps et une fois qu’ils se sont exprimés, ils
perdaient toute possibilité d’intervention sur la suite des événements.
Oui à une nouvelle aventure de la
citoyenneté que
vous nous proposez.
Mais pas pour faire semblant, pas pour céder à
des effets de mode. Pas une démocratie alibi où l’on ne vient que pour faire
valider des décisions déjà prises.
Le dialogue citoyen, cela ne peut pas être «
je vous écoute, je note et ensuite je fais mon marché et voilà ce que moi je
retiens ». Les élus doivent avoir le courage et l’humilité de partager leur
pouvoir même s’ils restent souverains dans la prise formelle des décisions. Les
citoyens ne veulent pas se substituer aux élus, ils veulent simplement, mais ça
changerait tout, être écoutés, pouvoir dialoguer et participer aux décisions et
à leur mise en œuvre.
Oui pour inventer une nouvelle
approche pour bâtir un autre « vivre en société » qui dépasse les cloisonnements
ancestraux.
Qui cherche
à construire une nouvelle architecture entre démocratie représentative et
démocratie participative. Car l’une ne se construit pas au détriment de
l’autre.
Bien
évidemment nous sommes conscients que tout cela doit se faire en garantissant
la légitimité de tous-tes les élu(es)à
un moment où il y a une grande désaffection de l’engagement citoyen et
politique, le chiffre de l’abstention toujours de plus en plus élevé à chaque
élection nous le rappelle sans cesse.
Pour autant,
ils nous semblent que ces espaces peuvent et doivent être aussi des espaces de
démocratie participative qui feraient
des romainvilloises et des romainvillois des citoyens à part entière
pour la gestion de leur cité.
Oui pour réunir la population autour d’une nouvelle dynamique pour développer la citoyenneté avec des actes, des moyens qui confirment notre volonté de co-construire et de co-décider.
Oui pour réunir la population autour d’une nouvelle dynamique pour développer la citoyenneté avec des actes, des moyens qui confirment notre volonté de co-construire et de co-décider.
Ainsi les
propositions de nouveaux espaces, le conseil des enfants, les conseils citoyens
obligatoires dans les quartiers prioritaires, la cérémonie de remise des cartes
électorales, le conseil de jeunes, les projets citoyens, la charte de la ville éco-responsable vont dans le bon sens.
Pour ce faire nous proposons d’aller plus loin comme nous vous l’avions déjà
proposé au conseil municipal du 6 avril 2014, ou nous souhaitions réfléchir
conjointement au règlement intérieur de notre instance nous avions soumis au
débat la possibilité de rajouter aux 2 commissions facultatives (sport et
culture) la mise en place d’une
commission écologie, une commission école éducation, une commission économique
et sociale.
Mais
également pour permettre la construction d’un projet de ville partagé, on peut réfléchir aussi à la mise en place
d’un observatoire des engagements doté de réels pouvoirs, la création de
commissions municipales ouvertes à tous les habitants et associations
intéressés.
Les conseils
de quartier doivent renaître et avoir la possibilité de décider souverainement
de leur ordre du jour. Plus on développera dans ces
espaces de la démocratie, de la participation active, plus les gens vont se
ressaisir de leur destin, et finalement réinvestir le champ local, le
collectif.
C’est sans
doute le meilleur moyen de lutter contre le repli et de retrouver ce sens du
collectif, de la convivialité, partir de l’intérêt particulier pour bâtir
ensemble l’intérêt général.
Impulser la
vie associative, en faisant émerger la création, l’action, le vivre ensemble,
Rétablir les
panneaux expressions libres,
Faire du
conseil municipal, un vrai espace, d’échange, de confrontation des idées et des
propositions permettant ainsi à tous les romainvillois d’y trouver leur place.
Ainsi chaque fin d"année, nous pourrions faire un bilan de l’avancée
et de la mise en œuvre de la charte.
En effet
tous les élus sont légitimes alors pourquoi informer la population
régulièrement dans le bulletin municipal que le conseil municipal n'est composé
que de 27 élus et non 35.
Voilà notre
contribution au débat démocratique et constructif.
Les élus de
Romainville Ensemble et du Front de Gauche souhaitent contribuer à faire vivre cette Charte
du Dialogue Citoyen.
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