Conseil municipal du 9 novembre : Intervention de Brigitte Moranne sur le contrat local de santé
Intervention de Brigitte MORANNE sur le contrat local de
santé, au nom du groupe Front de Gauche/Romainville-Ensemble !
"Les contrats locaux de santé ont été introduits par la
loi HPST (dite « Bachelot ») de 2009 et réaffirmés par la loi dite de
modernisation du système de santé de Marisol TOURAINE.
Le CLS est signé entre la commune ou l’Etablissement Public
de Coopération Intercommunale (EPCI) concerné et l’Agence Régionale de Santé.
Il est censé avoir pour objectifs de réduire les
inégalités sociales et territoriales de santé et de proposer des parcours de
santé plus cohérents et adaptés à l’échelon local.
Il ne s’agit pas d’un dispositif mais d’un outil qui
articule les dispositifs avec leurs leviers financiers propres.
En Île de France environ 70 villes ont signé des CLS.
Ceci dans le but de définir une démarche ciblée
géographiquement et adaptée aux besoins de santé des populations concernées
grâce à un diagnostic du territoire.
Certaines villes ont ainsi pu inscrire des priorités
dans leur CLS.
Vous citez les objectifs de la politique de santé de
l’Agence Régionale de Santé (ARS) s’appuyant prioritairement sur trois axes
forts :
- Assurer à chaque francilien un parcours de santé
lisible, accessible et sécurisé.
- Améliorer la qualité et l’efficience du système de
santé.
- Conduire une politique de santé partagée avec tous
les acteurs au plus près de la réalité des territoires.
Cependant la réalité des politiques de santé est toute
autre.
La loi de financement de la sécurité sociale 2017
présentée par le gouvernement et votée par l’assemblée nationale en 1ère
lecture le 2 novembre 2016 s’inscrit
dans une logique purement comptable ou les économies financières priment sur
les besoins sociaux et de santé.
Par cette loi, le gouvernement entonne le chant de la
victoire sur le « trou de la sécu » affirmant voir arriver la fin du
déficit, mais à quel prix :
- Celui du renoncement aux soins.
- Celui de la poursuite de la progression des
inégalités sociales et de l’accès aux soins.
- Celui de la remise en cause de la qualité du travail
des professionnels de santé et de la sécurité sociale (moins 8800 postes)
- Celui des coupes franches dans les budgets des
hôpitaux publics et leurs conséquences pour les personnels et les usagers
(moins 1,5 Milliard d’euros et 22 000 suppressions de postes) avec pour
conséquence des plans de retour à l’équilibre financiers imposés par les ARS
comme ceux que subit l’hôpital André Grégoire depuis plusieurs années.
L’objectif d’économiser
10 milliards d’euros en 3 ans sur la santé, dont 3,4 milliards en 2016 en est
l’illustration la plus marquante.
Avec des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) portées
à 2,1%, soit le plus faible taux depuis 20 ans alors que dans le même temps
l’évolution des dépenses est estimée à 4%, l’enveloppe budgétaire de
l’assurance maladie progresse deux fois moins vite que les besoins de santé.
D’une manière générale, la loi de financement de la
sécurité sociale pour 2017 conduira un nombre croissant d’usagers à se soigner
selon leurs moyens et non selon leurs besoins, bien loin de l’idéal porté lors
de la mise en place de notre sécurité sociale !
Oui nous partageons l’idée qu’il est nécessaire
d’analyser les besoins tant préventifs que curatifs.
D’ailleurs le vœu proposé
par notre groupe et que vous n’avez pas voté au conseil municipal du 25 mai 2016
allait dans ce sens. Il proposait d’analyser en concertation avec les élus
locaux les besoins de santé de nos populations avant la rédaction du projet
médical partagé dans le cadre du Groupement Hospitalier
de Territoire (GHT).
Le maillage du territoire, la proximité sont des
conditions de la qualité des soins et l’on ne peut que récuser la fermeture des
structures hospitalières de proximité au nom de la qualité !
Nous pouvons citer
- la non reconstruction de la maternité des Lilas sur
la ville des Lilas
-La fermeture des urgences chirurgicales 24 h sur 24
au CHI André Grégoire au nom de la permanence des soins.
-La mise en place des GHT qui engendreront des
restructurations de services ainsi que des fermetures de lits.
Ce maillage du territoire doit être l’objet de
consultation des populations, des professionnels de santé, des élus locaux, des
syndicats hospitaliers et des associations de malades.
Au lieu de missionner des entreprises privées souvent
onéreuses, ces consultations pourraient prendre la forme de conseils sanitaires
locaux compétents pour évaluer les besoins de santé de la population et rédiger
un diagnostic de territoire.
Cependant, nous considérons que le centre de santé est
la seule réponse actuelle de service public pour la médecine de premier recours
(hors structure hospitalière) sans bénéfice privé.
Nous voterons donc pour le CLS permettant une aide
financière à un service public de santé de proximité.
Mais nous ne sommes pas dupes sur les conséquences de
la loi de financement de la sécurité sociale 2017 pour l’accès aux soins de nos
populations.
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