Tour maraîchère...un peu d'histoire !
La presse, puis le magazine
d’informations municipales viennent de remettre au premier plan de l’actualité
Romainvilloise, la construction d’une tour maraîchère. C’est une sorte de
remake vécu il y a plus de trois ans. Le 6 octobre 2012, c’est par la presse
locale que nous «citoyens », apprenions la volonté de la municipalité d’implanter ce
qui était alors appelée la « ferme verticale » de 7 niveaux. Il était
écrit dans cet article que le principal financeur serait « Romainville
Habitat ». Autrement dit par les 3500 locataires. Le 13 mars 2013 nous
avons pris connaissance d’un reportage sur France 2 qui nous apprend que
l’agriculteur qui aurait la gestion de cette opération serait assuré d’avoir un
salaire de 2000 euros par mois, alors que nombre de producteurs , propriétaires
de modestes exploitations arrivent tout juste à s’assurer le SMIC. Dans ce
reportage, le chiffre d’une production annuelle de 50 tonnes avait été évoqué.
Le 11 avril 2013, ce même
quotidien du matin nous apprend, dans un article consacré à cet effet, la visite d’un New-Yorkais appelé à la
rescousse par nos édiles municipaux pour vanter la « fameuse ferme
urbaine ». Que cela a-t-il apporté ? Personne ne le saura. Nous nous
souvenons seulement que cet article arborait ce titre : « Alors
Romainville, le nouveau Seattle du 93 ». Le 30 Novembre 1999, 133 pays se
réunissaient pour développer encore plus le libre échange, dans les marchés des
biens, des services et des produits agricoles. Le 3ème millénaire
devait être celui du libéralisme à tout crin, des multinationales et des
actionnaires. Face à l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), pour la première fois, l’ensemble des mouvements
activistes ont manifesté à SEATTLE : les écologistes, les paysans, le
Tiers-Monde, les militants occidentaux. Tous unis autour d’autres valeurs que
le capitalisme marchand. C’était la naissance de l’altermondialisme. Comme nous
aurions aimé que Romainville soit le « SEATTLE du 93, alors que sa gestion
est davantage marquée par le « laisser faire » du marché et des
promoteurs.
Ce fut le dernier épisode du
feuilleton de la « ferme verticale »,
jusqu’à cette nouvelle opération séduction pour trouver des mécènes à la
« tour maraîchère », pour reprendre les propos de la journaliste
résumant dans un article la présentation
par les architectes de ce projet ressorti de ses limbes. Rien que nous
ne sachions déjà. « vitrine mondiale » « innovation »
« du jamais vu en France ». Toujours les mêmes mots pour justifier un
« caprice ». Car au fond rien de bien nouveau, si ce n’est la
confirmation que « l’objet » promis pour 2018, coûte 4 millions
d’euros et qu’il en manque les trois quarts.
Et c’est là que la vigilance
s’impose. Le Conseil d’administration de Romainville Habitat a délibéré pour la
création d’une fondation. Le Conseil municipal doit le faire également dans sa
séance du mercredi 17 février. Il serait invraisemblable que ce soit les
locataires de Romainville Habitat qui soient doublement « taxés ».
Comme locataires et comme contribuables. Il serait heureux que leurs
représentants au Conseil d’Administration de l’OPH, les tiennent informés.
Pour le reste, il a été question
d’une production de 16 tonnes de fruits et légumes par an. Aucune information
n’aura été fournie sur le fonctionnement et la gestion de cette tour
maraîchère. Gestion publique ? Gestion privée ? Si tel est le cas, le
coût de l’investissement sera-t-il pris en charge par les gestionnaires ?
Le flou demeure.
L’argument majeur employé par les
laudateurs d’un tel projet tient en ces mots « Romainville veut renouer
avec l’agriculture ». Parce qu’elle fut une terre agricole. Alors que la
moindre parcelle de terrain tombe immédiatement dans les escarcelles des
promoteurs. Alors que des projets immobiliers fleurissent dans tous les coins
de la ville. Alors que nous n’en sommes qu’au tout début, si l’on en croit
l’annonce régulière des 30.000 habitants. De telles affirmations apparaissent
comme une forme de provocation. Enfin et c’est sans doute l’essentiel. Pourquoi
ne pas demander aux habitants de notre ville, quelles sont à leurs yeux LES
PRIORITÉS !
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire