2017 : Le vrai défi ! (Robert Clément)
Nous vivons un moment politique
d’une extrême gravité. HOLLANDE/VALLS/MACRON et consorts sortent la grosse
artillerie. Après la déchéance de nationalité, la prolongation de l’état
d’urgence, les coupes sombres dans les dépenses sociales, les cadeaux colossaux
attribués au patronat, voici venue l’effarante offensive contre le code du
travail. Du jamais vu depuis la libération. Le Medef et la droite applaudissent
des deux mains. Ce dont rêvait SARKOZY, HOLLANDE l’a fait !
Dans les semaines qui viennent,
osons espérer un sursaut de notre peuple pour dire, non cette fois çà suffit.
Que les organisations syndicales, tout ce que compte notre pays de forces
progressistes se lèvent pour arrêter ce libéralisme forcené. C’est
l’urgence !
En même temps nous voyons les
grands médias nous mijoter un plat indigeste pour l’échéance de 2017. JUPPÉ est
lancé sur orbite, Marine Le Pen a annoncé la couleur et François HOLLANDE s’y
prépare. À moins qu’il ne soit contraint de laisser la place à l’un de ceux qui
l’ont accompagné dans le dynamitage des conquêtes sociales qui ont marqué
l’histoire du mouvement ouvrier dans notre pays.
Dans cette situation, nous sommes
nombreux à manifester notre inquiétude, notre mécontentement parfois, sinon
notre désarroi à la vue de la dispersion, de l’éclatement des forces de
transformation sociale et écologique. Pourtant, j’en ai la conviction, il
suffirait d’une étincelle, pour que des millions de Françaises et de Français
attachés aux valeurs d’une gauche courageuse qui ne baisse pas pavillon devant
le capital se remobilisent. Certes, la fenêtre est étroite, les obstacles ne
manquent pas, mais nous devons tout faire pour sortir du piège qui nous est
tendu. Se retrouver dans un tripartisme, qui verrait au second tour la droite
et le Front national se disputer l’Élysée. Nous ne pouvons rester dans une
indifférence coupable devant un tel scénario !
Alors, cette étincelle, cet
espoir, cette dynamique comment les rendre incontournables ? La crise
politique est telle que ce n’est pas un concours « des meilleurs
personnages » qui le permettra. Nos concitoyens depuis plus d’un quart de
siècle, à chaque élection présidentielle ont voté pour le « moins
pire », pour « s’opposer » mais non par adhésion à un projet
mobilisateur, précis, convaincant. Nous avons connu un frémissement en 2012
avec le candidat du Front de gauche et « l’Humain d’abord ». C’est
d’abord ce projet qui a permis de créer la dynamique, parce qu’il proposait une
rupture avec les politiques au seul service de la finance.
Nous ne sommes plus en 2012. La crise économique,
sociale, politique, démocratique s’est aggravée. Des millions d’électrices et
d’électeurs qui ont cru au changement en votant contre SARKOZY, sont déçus,
restent sur le bord de la route et s’abstiennent. Soyons lucides, malgré les
efforts déployés par le Front de gauche, et particulièrement les communistes,
elles, ils sont restés chez eux. Pire certains d’entre eux ont voté pour le FN.
Nous devons en tirer tous les
enseignements, à 15 mois de l’échéance de 2017. Certainement pas pour organiser
des combats de personnes, mais pour nous tourner vers toutes ces forces
disponibles pour débattre, échanger, construire un projet qui donne envie de se
battre et qui, le moment venu, sera celui de la candidate, du candidat, la, le
mieux à même de le porter. Le pire serait de vouloir mettre la charrue avant
les bœufs. Alors un projet, un candidat de témoignage, assuré d’être emporté
par le vote utile ! Non, un projet et un candidat, avec l’ambition de représenter
toutes les forces de transformation sociale et écologique AU SECOND TOUR DE LA
PRÉSIDENTIELLE !
Tel est à mon sens l’enjeu et le défi qu’il nous faudrait
relever. Utopie, rêve insensé penseront certains. Possible, mais un peuple uni
sur des objectifs qui tournent le dos à ces deux quinquennats mortifères, ce
peuple peut renverser des montagnes. Je ne sais pas si nous y parviendrons.
Mais dans tous les cas c’est à mon sens l’ambition qui devrait être celle des
communistes dans les prochaines semaines et les prochains mois. L’heure est
trop grave pour ne pas y jeter toutes nos forces. Cet appel s’adresse au front
de gauche, aux écologistes, aux socialistes, aux syndicalistes, aux
associatifs, à toutes celles et tous ceux qui résistent, qui croient en une refondation
d’une gauche digne de ce nom. Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature. Il
devrait reprendre sa place dans ce débat collectif et contribuer avec d’autres
à la construction d’un projet commun.
Quelles que soient les
difficultés et les obstacles les communistes ont toujours répondu présents dans
les grands moments de l’histoire de notre pays. Nous vivons l’un de ces
moments. Plus que jamais, ils se doivent de faire renaître l’espoir. Deux
écueils doivent à mon sens être évités. Celui qui consisterait à ne pas rompre
avec les politiques actuelles et ceux qui en sont les maîtres d’œuvre et
l’autre, qui écarterait de ce rassemblement des socialistes qui ont décidé de
rompre avec la politique gouvernementale. Ce repli sectaire, aurait pour
conséquence d’écarter ces millions d’électrices et d’électeurs qui ont cru que
le « changement, c’était maintenant ». Je n’ignore en rien les doutes
et les incertitudes, qui sont aussi les miennes. Mais « les seuls combats
que l’on perd sont ceux que l’on ne mène pas ».
Robert Clément
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