À propos de la lettre des élu-e-s de la majorité municipale : Déclaration des communistes de Romainville !
La lecture de la lettre signée
par les élu-e-s de la majorité municipale est affligeante, tant elle s’éloigne
des aspirations de nos concitoyens qui souhaitent des confrontations sérieuses
et constructives. Notre propos ne se situera donc pas sur le terrain choisi par
les auteurs de ce texte. Celui du mépris, de l’indignité et de l’irrespect.
Nous avons une toute autre conception du débat public.
Nous tenons en tout premier lieu
à manifester notre solidarité et notre soutien à Sofia Dauvergne. Les habitants
de notre ville en sont les témoins depuis de nombreuses années. Sofia Dauvergne
est toujours restée fidèle à son engagement communiste. Son humanisme, ses
qualités d’écoute et sa disponibilité sont largement reconnues. Elue conseillère territoriale, elle est
aujourd’hui de tous les combats pour la justice et faire reculer les
inégalités.
Avec ses camarades communistes et
plus largement avec toutes celles et
tous ceux qui ne supportent plus les renoncements, elle travaille pour que
cette année 2016 soit celle de la refondation, de la reconstruction d’une
gauche courageuse. L’année de l’alternative contre l’austérité et contre ce
système politique verrouillé, bloqué, qui semble se complaire dans son
affaiblissement. Les communistes et leur élu-e-s de notre ville seront au
rendez-vous pour relever la gauche du fossé dans lequel les gouvernants
s’acharnent à l’enfoncer, sous le regard réjoui de la droite et de l’extrême
droite.
Oui le fait est là. À force de
reprendre les idées et les projets de l’extrême droite, la droite sarkozyste et
des fractions importantes de la gauche
gouvernementale leur ont donné crédit.
Il ne suffit pas de réfuter l’absurde programme du Front national pour
s’en sortir, ni de faire la morale à ceux qui y succombent. Il faut d’abord
combattre les maux qui la font grandir et assécher le terreau de l’impuissance
et de la désespérance : le chômage, la précarité, les inégalités sociales
et l’accaparement des richesses par une infime minorité, les coups portés au
service public, le mépris des classes populaires et le délitement démocratique.
Tout n’est pas permis. En
décidant d’inscrire dans la constitution la déchéance de nationalité aux
personnes nées françaises, une idée venue de l’extrême droite, François
Hollande sait très bien qu’il heurte profondément les valeurs de l’histoire
politique de la gauche. Mais son seul objectif, sa réélection, le pousse à
tenter ce coup : se poser en père de la nation, seul rempart face au Front
national, permettant à la droite de voter la réforme constitutionnelle avec le
Parti socialiste. Stupéfiante fuite en avant
lorsqu’on se souvient que le Parti socialiste qualifiait en 2010 ce
débat de « nauséabond ».
Les mots doivent retrouver leur
sens et que cessent les impostures.
Il en est ainsi de la démocratie.
Oui la démocratie est bafouée lorsqu’une simple loi annule la désignation des
conseillers territoriaux que nos concitoyens avaient choisis par leur vote en
2014. Oui la démocratie est bafouée lorsque le gouvernement use et abuse du
49/3 pour imposer ses choix au service de la finance. Oui la démocratie est
bafouée lorsqu’est mise en place la métropole du Grand Paris sans que les 7
millions d’habitants ne soient consultés.
Oui la démocratie est bafouée
dans notre ville, lorsque les concertations se limitent à demander aux
participants leur avis sur un projet déjà ficelé ! Oui la démocratie est bafouée
lorsque la majorité municipale ne respecte pas les droits des élu-e-s du Front
de gauche ! Oui la démocratie est bafouée lorsque n’apparaissent sur le
magazine municipal que les 27 conseillers de la majorité alors que le Conseil
en compte 35 ! Oui la démocratie est bafouée lorsque ce même magazine ne
publie aucun élément chiffré sur le budget municipal, qui constitue pourtant l’acte majeur de l’assemblée communale.
Les signataires de ce texte nous disent vouloir
s’opposer aux « manigances politiques » et aux « intérêts
particuliers ». Nous partageons ce point de vue. Encore faudrait-il que
leurs auteurs fassent preuve de modestie et d’humilité en revisitant leurs
parcours politiques avant de vouloir faire la leçon aux autres.
Les communistes souhaitent que
l’année 2016 soit l’année de la République pour tous, pas celle de l’état
d’urgence et de la déchéance de nationalité qui, sous prétexte de combattre le
terrorisme, en vérité ferait de trois millions d’adultes binationaux des
sous-citoyens. Durant toute cette année
2015 des millions de français ont dit leur attachement aux valeurs de la
République. Mais ce triptyque : « Liberté, Égalité, Fraternité »
ne doit pas devenir un slogan
publicitaire, une devise derrière
laquelle se réfugient les velléités autoritaires du premier ministre.
La République c’est une
construction démocratique modifiée au fil des siècles, de la révolution à ce
jour, dans les divers combats. Pour nous communistes, comme pour Jean Jaurès,
elle ne peut être que sociale et laïque. C'est-à-dire respectueuse de tous,
attentive à donner à chacun les moyens de son épanouissement et de son
émancipation.
Loin des adeptes du marigot
politicien l’année 2016 sera une année de combat. Les communistes et leurs
élu-e-s y jetteront toutes leurs forces pour qu’elle soit celle de
l’espoir !
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