Une majorité municipale inquiète !
Cette semaine nous aurons eu
droit à deux articles de la part de la majorité municipale pour défendre becs
et ongles leur conception de l’urbanisme et de l’aménagement dans notre ville.
Dans une déclaration qui ressemble comme deux gouttes d’eau à ce que l’on nous
serine depuis des mois…voire des années, on veut nous convaincre qu’elle est
seule à défendre l’intérêt général. Si vous contestez un projet, si vous avez
l’audace d’alerter sur la densification de nombre d’opérations, si vous vous
êtes préoccupés de voir les équipements publics annoncés au coup par coup, vous
êtes d’horribles conservateurs, incapables d’imaginer l’avenir de notre cité.
Ce discours d’auto satisfaction
laisse poindre une inquiétude sur les interrogations et les doutes qu’exprime
un nombre grandissant d’habitants de notre ville. Plutôt que d’écouter,
d’entendre ces observations, la majorité municipale préfère s’enfermer dans la
même logique : « Nous avons décidé, donc nous avons raison ». Et
gare à celles et ceux qui oseraient apporter la moindre critique.
Toutes les opérations auraient
été décidées dans la plus grande
transparence au cours d’ateliers urbains. Pourtant quel écart entre le projet
Cachin présenté aux locataires il y a près de dix ans et celui qui sort
aujourd’hui de terre. Il n’était alors pas question de la place des commerces,
du déménagement du marché. À quel moment les habitants de notre ville ont-ils
pu décider de l’opportunité de la tour maraîchère ? Quand a-t-on évoqué le
développement économique, le nombre de personnes privées d’emploi qui pourtant
s’élève à 20% ? À quand un atelier urbain sur l’habitat, sur les
politiques sociales, sportives et culturelles ?
Les propositions qui n’émanent
pas de cette majorité sont caricaturées. Les élu-e-s communistes et du Front de
gauche verraient du logement social « partout ». Sauf que le parcours
résidentiel dont se réclame la majorité municipale se résume
presque exclusivement à l’accession à la propriété. Répondre aux besoins c’est
certes de l’accession, mais c’est aussi du logement intermédiaire et social.
C’est d’un véritable débat dont a besoin notre ville. Il serait bien plus utile
que ces multiples déclarations d’autosatisfaction qui ne supportent pas le moindre jugement critique.
Le second article du groupe
auquel appartient madame la Maire, nous invite à la lecture d’un article de la
présidente de la Fédération des Promoteurs immobiliers paru dans « le
Monde » et dans lequel le MGC voit une réponse à celles et ceux qui
s’alarment de la multiplication des opérations immobilières. La lecture de cet
article nous fait penser aux rapports qui sont ceux du gouvernement avec le
Medef. On multiplie les cadeaux – 41 milliards distribués au nom de l’emploi –
pendant que Gattaz, le patron des patrons ne cesse d’en demander davantage.
La présidente de la Fédération de
Promoteurs Immobiliers, ne se comporte pas autrement. Elle réclame des collectivités
locales qu’elles libèrent davantage de terrains constructibles. Dans notre
ville, elle a tout lieu d’être satisfaite. Un nombre impressionnant de
propriétés de la commune ont été cédées aux promoteurs et souvent dans des
conditions assez avantageuses. Les grues sont partout ! Cette même
présidente part en guerre contre les chartes qui seraient selon elles une
contrainte pour les promoteurs.
Mais il faut y regarder de plus
près. Nous nous sommes reportés à l’article publié dans le magazine
d’informations municipales d’avril 2012, sous le titre : « Une charte
historique ». Ellle évoque le dispositif d’encadrement des prix mis au
point. Il est indiqué : « Il s’appuie sur des prix du marché par
quartier… ce dispositif prévoit notamment que les prix de sortie des opérations
en accession à la propriété soient diminués de 10% par rapport au prix du
marché, qu’une diminution supplémentaire de 10% sera pratiquée pour les
acquéreurs primo-accédants ». Ainsi cet article précise pour le quartier
du centre un prix du marché de 4500 euros. Un prix pratiqué par les promoteurs
signataires de 4050 euros. Et le prix pour les primo accédants s’élevant à 3645
euros. Allons donc voir du côté des logements de la place des commerces si nous
retrouvons ces prix.
NOUS METTONS LE MGC AU DEFI DE NOUS
DIRE QUELS ACCÉDANTS ONT PU BÉNÉFICIER DE TELS PRIX ! On peut ainsi
vérifier que la liberté des promoteurs est loin d’être remise en cause avec ces
chartes. Et nous tenons à vous livrer les termes par lesquels se conclue cet
article d’avril 2012 : « Il se passe beaucoup de choses à Romainville !
De ce fait c’est important qu’il y ait un cadre. Cette charte nous permet de
réaliser des programmes de qualité qui répondent aux attentes de la population.
Tout le monde est gagnant », commente un des promoteurs signataires.
En conclusion, si l’invitation à
la lecture de cet article était imaginée pour nous montrer que les promoteurs
immobiliers n’en n’ont jamais assez. Nous le savions et nous nous en sommes
aperçus !
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