La mixité sociale c'est la guerre aux pauvres !
Dans le magazine municipal, deux
mots traversent l’ensemble des articles consacrés à l’aménagement et à l’habitat :
« MIXITÉ et PARCOURS RÉSIDENTIEL. À priori rien de choquant. Pourtant à y
regarder de plus près ? En dépit du consensus qui entoure ce terme de
mixité sociale, et au risque de surprendre c’est une notion fourre tout,
hypocrite qui masque les vrais enjeux. Çà ne veut pas dire la même chose de
faire venir des gens plus aisés chez des gens plus modestes, que des familles
plus riches chez les pauvres.
Donc en apparence ce qu’on
appelle la « gentrification » favorise la mixité sociale dans les
quartiers populaires, mais en fait, elle la détruit. On peut légitimement
s’interroger sur l’omniprésence de la mixité sociale dans les discours politiques
alors que le contexte socio-économique est de plus en plus inégalitaire. Il y a
un écart problématique entre des politiques nationales qui accroissent les
inégalités sociales, et ce vœu pieu de faire vivre ensemble des ménages de la
petite bourgeoisie intellectuelle et les classes populaires.
La « gentrificatiion »
rapporte de l’argent, mais à qui ? Et au détriment de qui ? On est au
cœur d’enjeux sociaux conflictuels, notamment pour l’appropriation de l’espace
central. Pour les classes populaires, le plus souvent cela signifie un logement
beaucoup plus lointain, des temps de transport qui augmentent, donc une
dégradation des conditions de vie qui s’ajoute à leur paupérisation par
ailleurs. La politique de rénovation urbaine a certes favorisé l’arrivée de familles
résidant auparavant à Paris, notamment, mais elle a chassé toujours plus loin les
familles populaires, du fait de l’absence de logement social ou bien parce que
le coût de l’accession à la propriété à Romainville était hors de portée des
moyens dont ils disposaient.
C’est cette politique qui est
mise en œuvre à marche forcée dans notre ville : « Changer la
population ». Pour notre part nous avons toujours dit que cette « mixité
sociale » répétée comme une espèce de sésame devait tout à la fois permettre
d’accueillir les familles qui souhaitent venir résider dans notre ville mais
rester solidaire des familles qui souhaitent continuer à y vivre. Cela implique
évidemment une politique d’aménagement et d’habitat bien différente que celle mise
en œuvre. Elle nécessite la construction de petites unités comportant logement
social, logement intermédiaire et accession à la propriété. C’est en ce sens
que le terme de parcours résidentiel est un faux semblant. On ne peut faire
référence à ce concept que si tous les habitants ont une possibilité de choix
quelque soient leurs conditions sociales et les moyens dont ils disposent.
C’est un sujet sur lequel nous reviendrons dans un prochain article.
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