L'avenir du quartier des Grands Champs
La réunion d’information demandée
par 162 habitants du quartier des Grands Champs s’est donc tenue le lundi 17 novembre.
Elle a été une parfaite illustration de la politique menée depuis des années
par la majorité municipale en matière d’aménagement, qu’on pourrait résumer
ainsi : « Par n’importe quels moyens, atteindre les 30000 habitants ». !
Les explications données tant par madame le Maire, que par monsieur le
Maire-adjoint à l’aménagement n’ont trompé personne. La transparence n’était
pas au rendez-vous. Les participant-e-s n’ont pas été pas dupes. Les véritables projets qui se
trouvent dans les cartons, concernant notamment l’avenir de la Cité des Mares
et de la friche PANOTEL ne leur ont pas été dévoilés. C’est la raison pour
laquelle leurs propos sont apparus obscurs, fumeux, approximatifs et contradictoires.
Et empreints de contrevérités flagrantes.
Ce qui retient l’attention c’est
d’abord l’absence d’une réelle concertation. L’introduction de monsieur Champion
a été de ce point de vue très éclairante. Il y a, nous a-t-il dit, les
« coups partis », à savoir les opérations des rues de la RÉPUBLIQUE,
de BENFLEET, ORADOUR, et d’autre part l’avenir de la Cité des Mares et de la
friche PANOTEL. À quel moment les habitants du quartier auront-ils pu donner
leur avis sur ces coups partis ? Jamais. Cette parodie de démocratie est
d’autant plus caricaturale que le jour même de la réunion, commençait le
chantier de la rue ORADOUR. Ce n’est pas la pirouette de madame le Maire
expliquant que les habitants ont pu exprimer leur avis au travers des enquêtes
publiques qui change quoique ce soit. Les habitants n’ont pas eu leur mot à
dire sur ces projets.
En second lieu, cette réunion ne
peut que renforcer les craintes de nos concitoyens ne se reconnaissant pas dans les
transformations qu’entraine cette multitude d’opérations immobilières. À
l’évidence, c’est parce qu’ils perçoivent leurs doutes et leurs interrogations,
que les élu-e-s de la majorité municipale se sont voulus rassurants, tentant de convaincre l’auditoire que notre
ville resterait fidèle à sa mémoire. Mais les faits sont têtus et nous croyons
de notre devoir de les rappeler.
La place prise par les promoteurs
privés est l’un des sujets de préoccupation parmi les plus importants de la
population de notre ville. Si nous nous référons à un article du Nouvel
Observateur de mars 2013, on peut y lire que pour un appartement de type F3,
Romainville se positionne en 7ème position derrière Montreuil, Les
Lilas, le Pré Saint Gervais, Pantin, Saint-Denis et Neuilly-Plaisance avec un
prix moyen de 4454 € au m2. Des villes comme Saint-Ouen ou Bagnolet bordant
Paris et bénéficiant du métro arrivent derrière. Ce n’est pas une anecdote.
Mesurons les conséquences de cette envolée
des prix de l’immobilier. Les coûts des loyers deviennent exorbitants et le
droit au logement devient inaccessible pour un nombre grandissant de familles.
Cette spéculation, c’est aussi une entrave au pouvoir d’achat et à l’activité.
C’est, et ce n’est pas rien, la disparition de l’esprit, de l’histoire, de la
mémoire de la ville.
Nous avons certes entendu madame
le Maire dire sa stupéfaction sur le prix de vente de certaines habitations.
Mais s’offusquer ne peut suffire. Pourquoi en est-on arrivés là ? Où se
situent les responsabilités ? C’est à ces questions qu’il convient de
répondre si nous voulons vraiment stopper cette frénésie des promoteurs. Si les
élu-e-s ne possèdent pas la maîtrise du marché de l’immobilier, leurs choix ne
sont pas sans incidence sur ce dernier. Or c’est au nom d’une « ville en
mouvement » voulant atteindre les 30000 Habitants qu’est favorisée
l’intervention des promoteurs privés. Ces derniers se livrent à une publicité
éhontée et mensongère sans que les élus n’interviennent. Pire, ils
l’accompagnent. De ce point de vue l’intervention du responsable du service de
l’aménagement était édifiante. Comment s’en étonner lorsque Jacques Champion,
l’élu responsable à l’aménagement s’exprimant sur le quartier des Ormes
indiquait : « Que la demande de modification du Plan Local d’Urbanisme
(PLU) permettrait de surélever les étages d’un projet de 90 logements, pour que les
appartements soient plus lumineux » mais ajoutant tout aussitôt « QUE
LE PROMOTEUR DOIT AUSSI POUVOIR S’Y RETROUVER ». Oui accompagnement
lorsque l’on sait que nombre de propriétés appartenant à la ville ou à
Romainville Habitat ont été cédées à des promoteurs. Pour mémoire citons, les
terrains où se situaient le gymnase Vallès, le restaurant du personnel
communal, l’atelier municipal, l’ancien boulodrome rue Jean Jaurès, la
bibliothèque Romain Rolland, l’Office municipal des sports et la maison des
associations etc…
À plusieurs reprises madame Le
Maire a fait état de la charte signée le 16 mars 2012 entre la ville est les
promoteurs estimant que celle-ci avait permis de maîtriser l’envolée des prix.
Pourtant un examen sérieux des
prix pratiqués montre clairement que les engagements pris par les promoteurs ne
sont pas tenus. La charte indiquait que le prix
du m2 dans les Bas Pays s’élève à 3800 € et qu’il passerait à 3420 €
grâce à une décote de 10%. Or dans l’opération URBAGREEN le prix du m2 est
annoncé à plus de 4000 €. Dans le centre ville le prix du m2 était annoncé à 4500 € et à 4050 € avec
la décote de 10%. Dans l’opération CONFIDENCE le prix du m2 dépasse nettement
les 5000 €. Après la signature de cette charte, qualifiée de « moment
historique dans l’histoire de Romainville » par Jacques Champion, l’un des
promoteurs signataires avait déclaré : « Cette charte permet de
réaliser des programmes de qualité qui répondent aux attentes de la population.
Tout le monde est gagnant ». À l’expérience, les seuls gagnants sont les
promoteurs.
D’autres sujets seront traités
dans de prochains billets.
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