Logement social : Stop aux idées reçues !
La nausée l’écœurement à la vue des corps échoués sur les plages, l’indignité
des paroles vaines, quand elles ne sont pas celles de l’indifférence et de la
haine, çà suffit ! « Migrants », « Réfugiés », au
fond peu importe le mot pour désigner ces humains, nos frères, nos sœurs. Ces
valeurs d’entraide, de solidarité, d’affirmation de la paix doivent rester au cœur
de toutes les femmes et de tous les hommes de progrès. Solidarité avec ces
réfugiés Syriens, Afghans, Irakiens ou bien encore Libyens qui viennent demander aide, assistance et
asile afin de garantir leur survie. Autant de peuples qui fuient les guerres,
les persécutions, la torture et les oppressions. Autant de pays aussi, où les
nations occidentales sont intervenues directement pour remplacer une tyrannie
sanglante par un désordre établi, tout aussi sanglant. « Réfugiés, comme l’ont
été durant ce dernier siècle les républicains espagnols, les démocrates
italiens fuyant les dictatures fascistes. « Réfugiés » comme l’ont
été ces millions de Français, d’Allemands, de Belges, d’Européens face à l’envahisseur
nazi.
C’est la raison pour laquelle
nous nous félicitons de la réponse positive apportée au préfet de Seine-Saint-Denis
par Madame la Maire de Romainville en vue d’accueillir 70 réfugiés dans un
immeuble de bureaux privés situé rue Alphonse Leydier. Monsieur le Sous-préfet
a précisé dans un article du « Parisien » qu’il s’agissait « d’un
pré-accueil ». Les personnes y seront hébergées 2 à 3 mois, le temps qu’ils
obtiennent leur statut de réfugiés. C’était l’une des conditions formulée par
les maires accueillants. Madame Valls précisant quant à elle « L’accueil
ne peut pas être du long terme. Romainville possède 50% de logements sociaux et
6000 demandes attendent en mairie », précise-t-elle.
Autant nous tenons à saluer ce
geste de solidarité, autant nous avons beaucoup de mal à comprendre comment on
peut faire un parallèle entre l’accueil de ces réfugiés et les demandes de
logement social. Passons sur ce chiffre de 50% de logements sociaux alors que l’INSEE
et d’autres sources le situent à 43%. Mais surtout, il est nécessaire d’en
finir avec cette idée reçue selon laquelle les logements sociaux ne seraient
réservés qu’aux plus démunis, les exclus de la société, les travailleurs
pauvres et les populations fragiles.
De part la loi le logement social
a pour fonction de loger à un prix modéré tous ceux qui ne peuvent y parvenir
par le simple jeu du marché. C’est d’ailleurs pourquoi les plafonds de
ressources prévus par la loi permettent à 64% de la population à y prétendre. Dans
l’esprit de la législation, le parc HLM s’adresse donc à une population
modeste, mais pas exclusivement à sa composante la plus pauvre. Les employés et
les ouvriers représentent la moitié des résidents (respectivement 25% et 24%),
les retraités 26%, les professions intermédiaires, infirmières, instituteurs,
professeurs 12% et les 13% autres se répartissent entre cadres, professions
intellectuelles supérieures (5%) et résidents sans activité (7%). Pour de
nombreux ménages, et pas seulement parmi les plus démunis le logement social
est un logement pérenne. Il doit rester un outil des progrès social et de
sécurité. Ne pas en finir avec ces idées reçues c’est prendre le contre pied de
toutes les affirmations sur la « mixité sociale ».
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