Elections des 22 et 29 mars : Notre département nous y tenons !
Nous n’aurons sans doute jamais
connu une telle situation à 2 mois d’une élection. C’est en effet les 22 et 29
mars que nous sommes appelés à élire des conseils départementaux.
Dans notre canton, constitué par les villes de Bagnolet, des Lilas et de
Romainville, nous élirons deux conseillers, une femme et un homme, comme dans toute la France.
Mais la confusion est totale. Il
est annoncé qu’à l’horizon du 1er janvier 2016 la Métropole du Grand
Paris verra le jour. Si pour l’heure nous ne savons pas à quel rythme les
compétences lui seront transférées et de quels moyens financiers elle
disposera, une chose est cependant certaine, les départements des Hauts-de
Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de Marne devraient disparaître à
l’horizon 2020.
L’affaire est grave. En effet,
personne ne sait pour l’heure à qui reviendront les compétences qui sont celles
des départements. Elles font partie intégrante de la vie quotidienne des
habitants. La protection maternelle et infantile, l’aide sociale à l’enfance,
le handicap, le revenu de solidarité active, l’autonomie des personnes âgées
dépendantes, la prévention sanitaire, la gestion des crèches, des collèges,
l’assainissement, les routes départementales et nationales…
Les collèges à la région qui
aurait à gérer 1159 établissements avec les lycées dont elle a la charge ?
À la métropole future ? Et les affaires sociales ? Aux
intercommunalités, devenues « territoires » ? Mais alors qu’on
nous répète à qui veut l’entendre que cette réforme vise à réduire les
inégalités sociales et territoriales, elles ne feraient que s’aggraver, car ces
« territoires » ne disposeront pas tous des mêmes moyens. Le
Département a fait la preuve qu’il est le seul espace pertinent pour traiter de
manière égalitaire tous les citoyens. Il ne doit pas disparaitre. Les
communistes avec le Front de gauche agissent et agiront pour sa pérennité.
Ce n’est pas le cas de madame la
conseillère générale sortante de notre ville, dont on attend par ailleurs, depuis son élection en 2004, un compte rendu
de mandat. Madame Valls, c’est son droit, milite ardemment, dans le droit fil
des positions exprimées par Claude Bartolone, pour une Métropole intégrée,
disposant de la totalité de l’impôt économique et assumant des compétences dans
les domaines de l’aménagement, de l’urbanisme et du logement. Les
intercommunalités devenant des territoires sans moyens et les communes des
coquilles vides, puisque les décisions seront prises par « une gouvernance » métropolitaine composée
des 124 maires et d’un(e) élu(e) choisi(e) par ces derniers. Autant dire qu’il
y aurait dans notre ville 33 conseillers municipaux qui regarderaient passer
les trains puisque tous les choix essentiels seraient pris ailleurs et en
dehors d’eux.
Par ailleurs, ne nous cachons pas
derrière notre petit doigt, si une péréquation est nécessaire et nous y
souscrivons, on aura beaucoup de peine à
nous convaincre que nous pourrions relever les défis qui sont ceux de l’Île de
France par une simple péréquation horizontale, à savoir un partage du gâteau
entre Paris et les trois départements de la petite couronne. Une mégapole
internationale de 7 millions d’habitants (12 millions au niveau de la région) a un impérieux besoin de
l’intervention de l’État.
C’est précisément là que le bas
blesse. Cette réforme territoriale ne tombe pas du ciel. Outre le fait qu’elle
n’a plus rien à voir avec la décentralisation elle s’inscrit dans les choix
libéraux d’austérité du gouvernement. La réduction drastique de la dépense
publique devient le leitmotiv d’une politique gouvernementale menée au nom de la
« compétitivité » et de « l’emploi », sauf que loin de
ralentir la crise économique et sociale, elle ne fait que l’aggraver. C’est à
de nouveaux désengagements de l’État que l’on prépare en fait les esprits, réduction
des déficits oblige. Il est parfois utile de se reporter à certains écrits.
Voici ce que déclarait au « Monde » Claude Bartolone, le 15 février
2012, à propos de la « Métropole de Paris » : « Les
élus franciliens ne doivent pas aller demander à François Hollande, s’il est
élu, de régler les contradictions de
cette région. Il faut d’abord affirmer et renforcer les compétences de la
région ». Nous étions donc prévenus.
En tout état de cause les
candidates et les candidats qui vont se présenter à nos suffrages les 22 et 29
mars prochains se doivent d’annoncer la couleur. La transparence l’exige. On ne
peut pas demander les suffrages de ses concitoyens pour être élu(e) dans une
institution dont on préconise la disparition à brève échéance. Le Département a
vocation à répondre aux besoins des habitants dans de nombreux domaines. Il est
impératif qu’ils sachent les propositions de celles et ceux qui vont se
présenter à eux les 22 et 29 mars. C’est une exigence démocratique.
Les propositions des communistes
et du Front de gauche sont connues. Nous estimons nécessaire le maintien de la
commune comme foyer de la démocratie par excellence et du département, seule
institution pertinente et ayant fait ses preuves pour assumer ses
responsabilités, en particulier dans le domaine social. Des intercommunalités
avec des compétences davantage recentrées sur les grands projets, ce qui est
loin d’être le cas à « Est Ensemble ».
Quant à la Métropole, alors qu’on
nous rebat les oreilles avec un soit
disant mille-feuilles, pour quoi ne prendrait-elle pas le contour de la
région ? Une Métropole qui nous fait revenir 50 ans en arrière, qui ne
comptera pas une partie de Roissy qui se trouve dans le Val d’Oise ou Saclay
dans l’Essonne est un non sens. D’autant plus que la loi prévoit que des intercommunalités de
150.000 habitants se trouvant dans la Seine et Marne les Yvelines, l’Essonne et
le Val d’Oise pourront rejoindre cette métropole. Il est temps de sortir de
cette indécision et de ce cafouillage. Le seul moyen est de mettre ces débats
entre les mains de nos concitoyens. C’est ce sur quoi nous nous engageons pour
notre part. Notre département, nous y tenons !
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