Elections départementales : le PCF définit sa ligne de conduite
Rassembler largement sur une ligne politique claire et cohérente. Le Conseil national du PCF s’est réuni, hier, à Paris, pour définir ses ambitions et établir sa ligne de conduite lors des prochaines échéances électorales : les élections départementales qui auront lieu les 22 et 29 mars 2015. « Austérité, réforme territoriale, élections départementales, voilà les trois termes de l’équation nationale à laquelle nous voulons faire face », a expliqué en prélude Pierre Dharréville, responsable de la fédération des Bouches-du-Rhône, chargé d’introduire les débats. Pour les communistes, qui dirigent aujourd’hui deux départements, la bataille électorale, si elle n’est pas facile au vu de la disparition partielle des départements programmée par le gouvernement et le risque de voir la droite et le FN encore progresser, doit s’inscrire dans un mouvement plus large. L’enjeu étant de marquer des points contre la politique menée et pour l’alternative autour de deux axes principaux : lutte contre l’austérité et pour la démocratie. Des combats nationaux que le PCF entend « incarner » dans des candidatures aux départementales qui pour la première fois auront lieu selon un mode de scrutin binominal et sur des cantons redessinés. « Nos objectifs s’inscrivent dans le cadre des ambitions politiques que nous portons depuis le mois de juin afin de rassembler toutes les énergies disponibles pour des politiques de gauche », explique Pierre Dharréville. Il s’agira ainsi « de faire de ces élections une contribution essentielle dans la construction politique que (nous ambitionnons) de réaliser à gauche, en rupture avec les politiques libérales menées depuis 2012 par le gouvernement », détaille la résolution adoptée par le Conseil national du PCF. Le texte note « le caractère national incontournable marquant les rapports de forces politiques » de cette échéance, et invite à « un travail de construction de candidatures de large rassemblement » et « au plus près des réalités locales » avec « toutes celles et ceux qui peuvent se retrouver dans cette démarche ». L’objectif est d’aboutir pour le mois de décembre, ce qui laisse plus d’un mois au Front de gauche pour tenter de se mettre d’accord sur le périmètre de ce rassemblement en vue de ces premières élections après les déchirements du scrutin municipal. « Il faut aborder ces élections dans le développement d’un mouvement montant contre les politiques d’austérité », a insisté, hier, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF. À commencer par la journée nationale de mobilisation décidée pour le 15 novembre prochain par le collectif pour l’Alternative à l’austérité, issu de la manifestation du 12 avril dernier, et dont le Front de gauche est partie prenante. Si la liste des désaccords du PCF avec la politique gouvernementale n’est plus à faire, elle doit aussi prendre corps en vue des prochaines échéances dans la lutte contre la réforme territoriale, ambitionne sa direction. « Cette réforme répond à trois objectifs : imposer l’austérité, attiser la concurrence entre territoires, ouvrir de nouveau espaces de profits pour le marché », détaille Pierre Dharréville, proposant « quatre points cardinaux » pour mener la bataille au-delà de la « démonstration concrète des conséquences de l’austérité au plan local » : « démocratie, proximité, coopération, services publics ». Ils devraient être autant de points d’ancrage des futures candidatures soutenues par le PCF. En arrière-plan, le projet de VIe République que le PCF partage avec ses partenaires du Front de gauche. Pour mener ce « combat essentiel », le PCF envisage également de se lancer dans un travail « d’actualisation de son projet de refondation de la République » qui devrait s’amorcer dès sa conférence nationale, début novembre.
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