Deux années de mandat municipal ne sauraient masquer les enjeux des prochaines échéances électorales !
Comme nous, vous avez été
destinataire d’un document émanant de la majorité municipale sur ses deux ans
d’action. Nous n’y apprenons pas grand-chose, puisqu’il s’agit pour l’essentiel
de la reprise des propositions de cette même majorité faites il y a plus de deux
ans dans son programme municipal. Nous nous félicitons évidemment de la
réhabilitation du Conservatoire à rayonnement départemental, comme de la
création de 20 places au multi-accueil à Aubin.
Cependant certaines questions ne
manquent pas d’interroger. Par exemple on évoque l’extension de la maternelle
Cachin. Mais n’a-t-elle pas été réalisée d’abord pour accueillir les
enfants de la maternelle Gagarine qui est maintenant détruite ? Sur cette
même question il est bien difficile de
masquer les retards pris dans la réalisation d’équipements publics alors que
les opérations immobilières n’en finissent pas. Ce qui est écrit dans la
tribune des élu-e-s socialistes dans la tribune du dernier magazine prend la
forme d’aveu, nous citons : « À travers la rénovation des écoles, la
ville souhaite garantir une offre éducative équitable. PLUS DE 35 CLASSES
RÉPARTIES SUR LE VILLE DEVRAIENT ÊTRE CRÉÉES D’ICI LA FIN DU MANDAT ». Donc en 4 ans !!
Mais l’essentiel, se situe
ailleurs, à notre sens. Deux années de mandat municipal ne sauraient masquer les enjeux des prochaines échéances électorales. À aucun moment il n’est fait état de la vie des
citoyens de notre ville. Difficultés de se loger, de se soigner, de retrouver
un emploi, de boucler les fins de mois, d’accéder aux services publics. Pas un seul mot ! On parle aménagement mais à aucun
moment des difficultés pour se loger ou pour payer son loyer ! Pourtant les citoyens de notre ville ne
vivent pas dans une bulle, où pour eux, tout irait bien dans le meilleur du monde. Un français sur quatre se
déclare à découvert avant la fin de chaque mois. Une récente étude indique « que 464 euros seraient nécessaires pour vivre confortablement ».
Près de 40% des jeunes de 18 à 25 ans sont au chômage. 42% des français renoncent à
l’achat de lunettes. Les uns après les autres les services publics sont
supprimés. Cette situation épargnerait-elle notre ville et nos concitoyens ?
Certes, on nous objectera que
tout cela n’entre pas dans les compétences de la collectivité locale. Mais ne
s’agit-il pas davantage d’exonérer les
manquements et les promesses non tenues du pouvoir actuel, politiquement proche
des élu-e-s de la majorité municipale. Pourtant la mandat présidentiel de
François Hollande, soyons honnêtes, est indéfendable du point de vue de la
justice sociale, de la réduction des inégalités, du vivre-ensemble, du progrès
écologique ou du renouveau démocratique. Les Français vivront plus mal en 2017
qu’en 2012.
Le constat est simple François
Hollande n’a jamais tenté de mettre en place les orientations qu’il avait
défendues tout au long de sa campagne. À peine élu il a choisi de remettre aux
calendes grecques ses principaux engagements. Au lieu de renégocier le Pacte
budgétaire européen, comme il l’avait promis, il le fait valider et enferme
ainsi encore plus fortement l’Europe dans cette politique rejetée par une
majorité de français. L’austérité fiscale tue tout espoir de reprise
économique, faute d’une grande réforme fiscale pourtant promise, et qui aurait
apportée plus de justice sociale. L’Observatoire Français des Conjonctures
Économiques estime qu’entre 2012 et 2016, les ménages français auront eu à
supporter une hausse fiscale de 35 milliard d’euros, pendant que les
entreprises, sans distinction, voyaient leurs contributions fiscales s’alléger
de 20 milliards d’euros
Et point d’orgue à cette lente et
désespérante descente aux enfers, alors que le quinquennat touche à sa fin, la
gauche voit le président qu’elle a porté au pouvoir, oser s’en prendre à l’un
des principaux acquis des combats sociaux : le code du travail. Qui plus
est à coups de 49/3.
Puisqu’il en est qui penseront
que nous exagérons, nous versons à nos dires un document qui en dit long. Voici
ce qu’écrivait madame la Maire dans le magazine d’avril 2014, au lendemain des
élections municipales : « …Ce résultat conforte notre bilan, notre
travail nous incite à poursuivre notre action. Mais il ne peut effacer les silences
et les témoignages liés à cette campagne. Parce que j’ai entendu le mal vivre
de certains, les difficultés quotidiennes des autres, le manque de perspectives
des plus jeunes, J’AI DÉCIDÉ DE M’ADRESSER AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DANS
UN COURRIER QUE VOUS POURREZ CONSULTER SUR LE SITE DE LA VILLE ».
Nous sommes allés, à nouveau,
prendre connaissance du contenu de ce courrier : nous vous en livrons
quelques passages : « Je perçois la transition sociétale dans
laquelle nous évoluons. Pour autant, comment ne pas prendre en compte, les
attentes de nos concitoyens ? elles sont multiples : de l’emploi au
logement, en passant par le mal-vivre lorsque, avec deux salaires équivalent au
SMIC, des couples avec deux enfants survivent à peine, lorsque les jeunes étudiants
bardés de diplômes ne trouvent pas d’emploi, lorsque les familles renoncent à
contracter une complémentaire santé pour se soigner correctement… » Et de
poursuivre :
« Les citoyens ne
comprennent pas la suppression de services publics déconcentrés, comme à
Romainville où la perception, le centre des impôts, la sécurité sociale et Pôle
emploi ont été supprimés »
« Les citoyens ne
comprennent pas toujours le manque de justice sociale, quand le gouvernement
annonce 21 milliards d’euros d’économies sur la protection sociale… »
« Les citoyens ne
comprennent pas toujours les annonces faites liées à la réforme des
collectivités quand les services déconcentrés de l’État n’assurent plus leurs
missions… »
« Restaurer la confiance des
citoyens suppose de trouver des solutions alternatives à l’austérité, de
renforcer la justice sociale et de maintenir nos services et équipements
publics afin de garantir aux Français une égalité républicaine ».
MADAME LA MAIRE, NOTRE VILLE A EU
RÉCEMMENT L’HONNEUR DE RECEVOIR LA VISITE DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA
RÉPUBLIQUE, POUVEZ-VOUS NOUS DIRE QUELLES ONT ÉTÉ LES RÉPONSES QU’IL A APPORTÉES À VOS LÉGITIMES QUESTIONS, ALORS QUE PLUS DE DEUX ANNÉES SE SONT
ÉCOULÉES ?
Au bout du compte, ne s’agit-il
pas en publiant ce document sur les deux années de mandat municipal de la
majorité, de faire diversion à la veille d’échéances où nos concitoyens auront
à se prononcer sur des choix d’une politique nationale, qui a beaucoup à voir
avec ceux d’une collectivité locale ?
Cela tend à montrer l’urgence
d’ouvrir un chantier d’une grande respiration démocratique. L’échec de ce
quinquennat impose à la gauche alternative une refondation historique. C’est de
choix collectifs dont nous avons besoin sur un projet politique de rupture avec
les politiques d’austérité. C’est dépasser les affres de la Vème République qui
ne voit que par une personnalisation outrancière d’une vie politique qui a
pourtant fait tant de mal !
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